L’armée refuse le pouvoir par interim, bloquant les négociations

L’armée de la Grande Ile ne souhaite pas assurer le pouvoir, préférant demeurer neutre, alors que les négociateurs préconisaient la mise en place d’un directoire militaire. Dès lors, les tractations pour une sortie de crise à Madagascar risquent d’achopper sur ce point crucial.

Publié le 4 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

L’armée a refusé vendredi d’assurer le pouvoir par intérim à Madagascar, comme le demandaient trois des quatre forces politiques du pays face à la persistance de la crise, au terme du délai fixé par la médiation internationale pour désigner les dirigeants de la transition.

"Les forces armées refusent la mise en place d’un directoire militaire", ont déclaré les principaux chefs militaires malgaches dans un communiqué rendu public à Antananarivo.

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L’armée "ne s’implique pas dans la politique partisane": selon ses chefs, les militaires "maintiennent une position neutre et restent les défenseurs de l’intérêt supérieur de la nation".

Les généraux malgaches ont ainsi opposé une fin de non-recevoir à l’appel lancé jeudi par les mouvances des ex-présidents Albert Zafy et Didier Ratsiraka et du président évincé Marc Ravalomanana, face à l’impasse politique sur le nom des dirigeants de la future transition, et alors que les négociations avec l’actuel homme fort du pays Andry Rajoelina semblent totalement bloquées.

Elections d’ici fin 2010

Selon un accord politique signé à Maputo le 9 août, ces quatre chefs de file des principales formations politiques de la Grande Ile doivent mettre en place une période de transition de quinze mois maximum, qui vise à en finir avec la crise qui affecte Madagascar depuis le mois de janvier.

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Cet accord prévoyait la formation d’un nouveau gouvernement de transition dans les trente jours et l’organisation d’élections d’ici fin 2010.

Andry Rajoelina et ses trois rivaux ont échoué depuis lors à s’entendre sur les noms du président de la transition, de son Premier ministre et du vice-président.

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Un nouveau sommet à Maputo s’est achevé le 28 août sans résultat, et la médiation internationale avait donné aux quatre hommes jusqu’au 4 septembre pour trouver une solution.

Andry Rajoelina, 35 ans, exige de rester à la tête du pays et de conserver son Premier ministre, Monja Roindefo, qu’il avait nommé en février. Son rival Ravalomanana, qui avait été contraint de céder le pouvoir le 17 mars et vit depuis en exil en Afrique du Sud, refuse de lui donner la présidence.

Après plusieurs rendez-vous manqués à Antananarivo avec les partisans d’Andry Rajoelina, les représentants des trois autres courants avaient finalement souhaité jeudi que les militaires malgaches prennent la tête de la transition.

Impasse

L’armée avait retiré son soutien au président sortant Marc Ravalomanana, confronté à des manifestations de rue quotidiennes, le contraignant à remettre le 17 mars dernier ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors son principal opposant.

L’impasse politique demeure en dépit du redoublement des pressions internationales en vue d’une solution négociée.

Jeudi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exhorté les quatre parties à "parvenir à un consensus", estimant qu’il n’existe aucune "alternative à un accord politique et à une transition consensuelle".

Les Etats Unis, par le biais de leur représentation à Antananarivo, ont également appelé vendredi les signataires de Maputo à "la mise en place rapide d’un gouvernement consensuel".

Quant au principal intéressé, Andry Rajoelina, il multiplie depuis quelques jours les "consultations" avec ses alliés politiques, et devait faire vendredi une "importante déclaration", selon son entourage.

Le 7 et 8 septembre, la crise malgache sera au centre d’un sommet à Kinshasa des chefs d’Etat de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui doivent faire le bilan des dernières négociations.

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