Présidentielle algérienne : quand Abdelmadjid Tebboune déclarera-t-il sa candidature ?

Trente-et-un candidats ont l’intention de briguer la magistrature suprême, le 7 septembre, mais un nom manque encore à la liste : celui du président sortant, pourtant indiscutable favori. Qui a jusqu’au 18 juillet pour officialiser sa candidature.

Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, à la cérémonie d’ouverture du 7e Forum des pays exportateurs de gaz, à Alger, le 2 mars 2024. © Anis Belghoul/PPAgency/SIPA

Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, à la cérémonie d’ouverture du 7e Forum des pays exportateurs de gaz, à Alger, le 2 mars 2024. © Anis Belghoul/PPAgency/SIPA

Publié le 3 juillet 2024 Lecture : 3 minutes.

À vingt jours de la date limite du dépôt des dossiers de candidature devant l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), la question n’est pas vraiment de savoir si Abdelmadjid Tebboune se présentera à l’élection présidentielle anticipée, le 7 septembre, mais quand et comment il va l’annoncer.

Louisa Hanoune, Abdelali Hassani…

Le 9 juin, dès le lendemain de la convocation du corps électoral, les candidats se sont lancés dans la collecte des signatures. La campagne proprement dite doit, elle, débuter vingt-trois jours avant le scrutin, soit le 14 août. Selon Mohamed Charfi, le président de l’Anie, 31 prétendants ont déjà retiré les formulaires de souscription des signatures individuelles.

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Seuls six d’entre eux sont des figures connues. Zoubida Assoul, magistrate et présidente de l’Union pour le changement et le progrès ; Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs ; la femme d’affaires Saida Neghza ; Belkacem Salhi, le dirigeant de l’Alliance nationale républicaine ; Abdelali Hassani, chef du Mouvement pour la société et la paix (islamiste), et Youcef Aouchiche, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti de l’opposition.

L’annonce de la candidature du président sortant devrait, sauf imprévu majeur, se faire avant le 18 juillet, date limite du dépôt des dossiers. Les prétendants à la magistrature suprême doivent recueillir 50 000 signatures d’électeurs ou 600 parrainages d’élus provenant d’au moins 29 wilayas différentes. L’Anie poursuivra l’examen des dossiers jusqu’au 27 juillet, date à laquelle elle divulguera la liste définitive des candidats.

Tebboune sur le terrain

Si Abdelmadjid Tebboune ne semble pas pressé de se lancer dans la course, les partis politiques qui formaient l’alliance présidentielle à l’époque d’Abdelaziz Bouteflika œuvrent déjà pour sa réélection. Dans une note interne adressée à leurs militants, ils rappellent à ces derniers qu’ils ne doivent donner leur signature qu’au seul chef de l’État sortant. Un appui non négligeable, puisque, selon des sources partisanes, le Rassemblement national démocratique (RND), le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement El-Bina comptent, à eux trois, plus de 15 000 élus, locaux et nationaux.

La Coalition des partis de la majorité pour l’Algérie, qui regroupe le RND, le FLN et le Front El Moustakbal, travaille aussi à la présentation du bilan du premier mandat d’Abdelmadjid Tebboune – présentation qui devrait être faite dans le cadre d’une conférence nationale, dont la date n’a pas encore été fixée.

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De son côté, le chef de l’État multiplie visites sur le terrain et bains de foule. Autant d’initiatives qui visent à montrer sa proximité avec le peuple et à lui donner l’image d’un président impliqué dans la résolution des problèmes locaux.

Ces deux dernières années, Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs pris plusieurs mesures économiques et sociales sur lesquelles ses partisans comptent bien s’appuyer pour développer des arguments de campagne. Parmi ces mesures, la hausse cumulative des salaires à la fin de l’année 2024 (qui peut atteindre 50 % dans certains secteurs) et le coup d’envoi donné à la construction de 250 000 logements sociaux, auxquels s’ajouteront 150 000 autres en milieu rural.

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Plusieurs mesures fiscales ont également été introduites, comme la réduction de la TVA sur certains produits pour soutenir l’industrie alimentaire et faire baisser les prix à la consommation. Les taxes sur l’activité des artisans ont été supprimées, les pensions de retraite ont crû de 10 à 15 %, et une allocation chômage a été instituée, en 2022. D’un montant de 15 000 dinars par mois, cette allocation bénéficie aux plus de 2 millions de chômeurs âgés de 19 à 40 ans que compte le pays.

Autant de mesures qui, couplées à d’insistantes campagnes médiatiques présentant Abdelmadjid Tebboune comme le seul leader capable de conduire le pays vers un avenir meilleur, ne laissent guère de doute sur les intentions de l’intéressé.

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