Le Parlement iranien approuve le gouvernement d’Ahmadinejad

Sur les 21 députés proposés par Mahmoud Ahmadinejad pour former le gouvernement iranien, le Parlement en a retenu 18, dont une femme à la Santé.

Publié le 3 septembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Le Parlement iranien a apporté jeudi un fort soutien au gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad, en approuvant 18 de ses 21 ministres proposés, et en votant la confiance à une femme, la première à faire son entrée au cabinet depuis la révolution islamique de 1979.

Le vote traduit un soutien ferme du Parlement au gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, dont la réélection, le 12 juin, est toujours contestée par l’opposition et malgré les critiques de certains conservateurs sur ses choix. La plupart des ministres ont obtenu plus de 150 voix (sur un total de 286 votants) à l’exception du ministre du Pétrole qui a obtenu 147 voix.

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Parmi les trois femmes proposées pour entrer au gouvernement, seule Marzieh Vahid Dastjerdi a obtenu la confiance des députés, avec 175 voix sur 286 votants, et sera ministre de la Santé. Fatemeh Ajorlou (Sécurité Sociale) et Soussan Keshavarz (Education) n’ont pas passé le cap des 144 voix nécessaires pour être nommées.

Le ministre proposé pour occuper le poste de l’Energie Mohammad Aliabadi n’a pas non plus obtenu la confiance des députés.

"Gifle à Israël"

Le nouveau ministre de la Défense, Ahmad Vahidi, contre lequel Interpol a diffusé un avis de recherche pour son éventuelle implication dans un attentat antijuif en Argentine, a en revanche obtenu 227 voix.

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M. Vahidi a considéré la décision du Parlement de le nommer comme "une gifle à Israël". "C’est une gifle décisive à Israël", a indiqué le général Vahidi à l’AFP qui l’interrogeait sur sa nomination.

Dans une déclaration avant le début du vote, Mahmoud Ahmadinejad avait appelé les députés à accorder la confiance à ses 21 ministres pour donner une "réponse ferme aux puissances oppressives".

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"Un vote unanime pour les 21 membres du gouvernement va faire plaisir au guide suprême (Ali Khamenei) et sera une gifle pour les puissances oppressives", avait-il ajouté se félicitant du "débat libre et ouvert" au Parlement, qui a démontré que l’Iran est "une vraie démocratie".

Lors des débats commencés dimanche, des députés, dont des ténors du camp conservateur, étaient intervenus pour critiquer certains choix du président.

Le portefeuille du pétrole sensible

Jeudi, plusieurs parlementaires ont dénoncé le manque de compétences de Massoud Mir Kazemi, ministre sortant du Commerce, proposé pour le portefeuille du Pétrole.

M. Mir Kazemi a fait l’objet de deux motions de censure au cours des quatre dernières années en raison de l’inflation galopante. Intervenant devant les députés, M. Mir Kazemi a déclaré que l’Iran avait besoin de "140 milliards de dollars pour développer ses projets pétroliers en amont et de 50 milliards de dollars pour le développement des projets en aval" et estimé que la production devait être augmentée de "4,3 millions de barils par jour (mbj) à 5,1 mbj".

Le ministère du Pétrole est particulièrement sensible, l’Iran, membre de l’Opep, étant le quatrième producteur de pétrole au monde, et possédant les plus grandes réserves de gaz au monde après la Russie. Les revenus pétroliers représentent 80% des revenus extérieurs du pays.

Gardiens de la révolution

Mercredi, des députés avaient également critiqué le choix du ministre sortant de la Défense, Mostapha Mohammad Najar, à l’Intérieur. M. Najar a servi au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime.

La milice des bassidjis, qui dépend des Gardiens de la révolution, a joué un rôle de premier plan contre les manifestations de protestation après la présidentielle qui ont plongé le pays dans sa plus grave crise depuis 1979.

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