En colère, les opposants à Ali Bongo libèrent des prisonniers et tancent la France

Les manifestants, ulcérés à l’annonce de la victoire d’Ali Bongo à l’élection présidenteille gabonaise, ont libérés des prisonniers et ont pris d’assaut Libreville, où des scènes d’émeutes ont lieu en ce moment même. des slogans anti-Ali et anti-Français ont été entendus.

Publié le 3 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Des incidents ont éclaté jeudi matin dans plusieurs quartiers de Libreville et à Port-Gentil, où des manifestants ont attaqué la prison et libéré les prisonniers, au moment de l’annonce de la victoire d’Ali Bongo à l’élection présidentielle.

Dans le quartier Plein-Ciel (Nord) des carcasses de voitures étaient visibles sur la voie expresse, qui ceinture Libreville, tandis que des jeunes tenaient des discours hostiles à Ali Bongo et à la France, accusée d’avoir "imposé" aux Gabonais le fils du président Omar Bongo Ondimba, décédé en juin, après 41 ans de pouvoir.

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"Les Blancs, on va les tuer!", "On en a marre de ces Français, il faut les chasser, les tuer!", menaçaient-ils. Dans le quartier populaire de Nkembo, dans l’est de Libreville, "des gens cassent ce qui peuvent. Ils ont cassé des kiosques. Il y a du désordre", a affirmé par téléphone Benjamin Ngouan, un habitant du quartier.

A Port-Gentil, la capitale économique du pays située à 140 km de Libreville, plusieurs centaines de jeunes partisans de Pierre Mamboundou, opposant et candidat à la présidentielle, ont attaqué la prison et libéré les prisonniers.

Le centre-ville s’enflamme

Manifestants et détenus se sont ensuite dirigés vers le centre-ville, où des barricades ont été dressées à l’aide de carcasses de voiture dans plusieurs rues de la ville, tandis que des pneus étaient brûlés sur la chaussée. Fief historique de l’opposition, Port-Gentil, avait connu des scènes d’émeutes au début des années 90, lors du passage au multipartisme.

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Ali Bongo a remporté l’élection présidentielle du 30 août au Gabon avec 141.952 voix, soit 41,73 % des suffrages, a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur Jean-François Ndongou. Sans attendre ces résultats, trois candidats avaient déjà affirmé avoir remporté le scrutin: Ali Bongo, Pierre Mamboundou et l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame.

Les forces de l’ordre avaient auparavant dispersé les manifestants, dont des candidats à la présidentielle gabonaise, qui attendaient depuis la veille devant les locaux de la commission électorale l’annonce des résultats, a constaté un journaliste de l’AFP.

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L’armée charge les manifestants

"L’armée a chargé et lancé des grenades lacrymogènes sur les candidats et sur la foule qui attendaient pacifiquement l’annonce des résultats. Les leaders politiques, dont Pierre Mamboundou et André Mba Obame" ont été pris dans la bousculade, a affirmé un conseiller de M. Mamboundou.

Un malaise était perceptible au Gabon depuis le jour du scrutin. Beaucoup de Librevillois ont fait des provisions pour plusieurs jours par crainte de troubles post-électoraux même si les autorités gabonaise se sont portées garantes de la sécurité.

La tension est montée d’un cran après l’attaque à l’arme automatique par des hommes en cagoule, dans la nuit de mardi à mercredi, d’une station satellitaire mobile de la télévision internationale Go Africa, appartenant à Mba Obame, selon cette chaîne.

Dans le même temps, l’envoi de courts messages textes par téléphone (SMS) était suspendu chez les trois opérateurs de téléphonie mobile du pays.

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