L’élection présidentielle en Tunisie se tiendra le 6 octobre

C’est Kaïs Saïed qui a annoncé la date de la prochaine élection présidentielle. Au pouvoir depuis 2019, son mandat de cinq ans expire à l’automne.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, à Monastir le 6 avril 2022. © Tunisian Presidency/Anadolu Agency via AFP

Le président tunisien, Kaïs Saïed, à Monastir le 6 avril 2022. © Tunisian Presidency/Anadolu Agency via AFP

Publié le 3 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Kaïs Saïed, 66 ans, n’a toujours pas annoncé s’il briguerait un nouveau mandat. Mais la date, elle, est enfin connue. « Le président de la République a émis un décret ce jour, le 2 juillet 2024, convoquant les électeurs pour une élection présidentielle le dimanche 6 octobre 2024″, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Système ultra-présidentialiste

Spécialiste de la Constitution, élu en octobre 2019, Kaïs Saïed accapare tous les pouvoirs depuis son coup de force de juillet 2021 lorsqu’il avait, après plusieurs mois de blocage politique, limogé le Premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre.

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Il a fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l’été 2022 instituant un nouveau système de deux chambres aux pouvoirs très limités : l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et un Conseil national des régions et des districts. Cette révision constitutionnelle a fait passer la Tunisie d’un régime parlementaire à un système ultra-présidentialiste qui consacre selon ses détracteurs la dérive autoritaire de Kaïs Saïed.

Gouvernance par décrets

Depuis le printemps 2023, les principaux opposants ont été emprisonnés, notamment le chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, et la présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, nostalgique des dictatures du héros de l’indépendance Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali, renversé lors du printemps arabe en janvier 2011.

Depuis son coup de force, Kaïs Saïed dirige le pays par décrets. À plusieurs reprises ces derniers mois, le président a ordonné le limogeage de divers ministres et hauts fonctionnaires.

Depuis février dernier, une vingtaine d’opposants et personnalités ont été emprisonnés, « accusés de complot contre la sûreté de l’État » et qualifiés de « terroristes ». Des ONG dont Amnesty International ont dénoncé « une chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques ».

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La grave crise politique que traverse la Tunisie depuis le coup de force de Saïed se double de graves difficultés économiques avec une croissance poussive (environ 2 %), un taux de pauvreté en hausse (4 millions de Tunisiens sur 12 millions d’habitants) et un chômage très élevé (15 %).

(Avec AFP)

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