La libération d’Al-Megrahi voulue par Londres

Londres le reconnaît, elle ne souhaitait pas voir « mourir en prison » le Libyen Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, le responsable de l’attentat de Lockerbie, qui a fait 270 victimes en Ecosse.Pourtant, l’équipe de Gordon Brown affireme qu’elle n’a aps fait pression sur l’Ecosse pour sa libération.

Publié le 2 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

«Nous ne voulions pas qu’il meure en prison», a répondu le chef de la diplomatie, interrogé par la BBC sur les déclarations la veille d’un ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Bill Rammell. Ce dernier a confirmé mardi soir qu’il avait dit à un responsable libyen que ni le Premier ministre Gordon Brown ni David Miliband ne souhaitaient qu’al-Megrahi ne finisse ses jours dans sa cellule écossaise.

Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour l’explosion d’un avion de la compagnie américaine Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie. Sa libération par l’Ecosse en août a suscité une vive controverse, en particulier aux Etats-Unis d’où sont originaires la majorité des 270 victimes.

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David Miliband a cependant assuré que le gouvernement britannique n’avait effectué «aucune pression» sur le gouvernement écossais en vue de la libération d’al-Megrahi. La justice écossaise est indépendante de Londres. «La libération d’al-Megrahi n’était pas du ressort du gouvernement britannique», a rappelé David Miliband.
 

Megrahi au coeur de contrats?

Le ministre répondait aux accusations relayées dimanche par le Sunday Times selon lesquelles Londres a accepté d’inclure le Libyen dans un accord de transfèrement de prisonniers avec Tripoli en échange d’un contrat pétrolier entre la compagnie britannique BP et la Libye, d’un montant potentiel de 15 milliards de livres.

L’accord de transfèrement n’a finalement pas servi dans le cas d’al-Megrahi, qui a en fait été libéré pour des raisons de santé. Le Libyen souffre d’un cancer en phase terminale.
Les révélations du Sunday Times, qui s’appuie sur deux lettres échangées entre Londres et Edimbourg, ont poussé les gouvernements britannique et écossais à publier mardi leur correspondance sur le sujet.
Parmi les courriers diffusés, figure le compte-rendu d’une rencontre, le 12 mars, entre des responsables écossais et le ministre libyen chargé de l’Europe, Abdulati Alobidi.

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Faisant état d’une visite de Bill Rammell à Tripoli en février dernier, M. Alobidi a dit avoir «répété à M. Rammell que la mort de M. Megrahi dans une prison écossaise aurait des effets désastreux sur les relations entre la Libye et le Royaume-Uni», indiquent les notes publiées par le gouvernement écossais.
«M. Alobidi a ajouté que M. Rammell lui avait indiqué que ni le Premier ministre ni le ministre des Affaires étrangères (David Miliband ndlr) ne souhaitaient voir M. Megrahi mourir en prison, mais que la décision sur un transfèrement dépendait du gouvernement écossais».
«C’est ce que j’ai dit», a confirmé mardi soir sur la BBC Bill Rammell, aujourd’hui un secrétaire d’Etat à la Défense. «Je n’ai pas discuté de cela avec le Premier ministre», a-t-il cependant ajouté.

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