Bongo, Mba Obame et Mamboundou clament leur victoire
Ali Bongo Ondimba, Pierre Mamboundou et André Mba Obame revendiquent leur victoire à la présidentielle de dimanche. Seul André Mba Obame avance des chiffres.
Les trois candidats favoris pour l’élection présidentielle de dimanche au Gabon ont revendiqué la victoire, sans attendre les résultats officiels de ce scrutin devant désigner le successeur d’Omar Bongo, décédé en juin après 41 ans au pouvoir.
Quelques heures après la clôture du scrutin, qui s’est déroulé sans incident majeur, l’opposant historique Pierre Mamboundou s’est présenté comme le vainqueur, parlant de "victoire finale", alors qu’aucun chiffre n’avait encore été communiqué, ni par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) ni par le ministère de l’Intérieur, qui co-organisent les élections.
Spéculations
Peu après, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) déclarait son candidat Ali Bongo, fils du défunt président Bongo, "gagnant" de l’élection, sans avancer de chiffres.
Dans la foulée, l’ancien ministre de l’Intérieur André Mba Obame, affirmait à l’AFP qu’il serait "proclamé président de la République" sur la foi de résultats recueillis par son équipe de campagne. "Au Gabon, on ne s’autoproclame pas président", expliquait alors "AMO", comme il est surnommé, mais "lorsque le processus électoral sera allé jusqu’au bout, la Cour Constitutionnelle proclamera le candidat André Mba Obame président de la République".
"C’est une tendance lourde qui manifeste la volonté profonde du peuple gabonais pour la rupture. Donc, sauf ‘miracle’, nous ne pouvons pas être rattrapés", a affirmé Mba Obame qui se dit en tête dans 4 des 9 provinces gabonaises, représentant 62% du corps électoral.
Selon l’ex-ministre de l’Intérieur, Mamboundou est arrivé en tête dans trois provinces sur neuf (25% des électeurs) et Ali Bongo dans deux provinces (16% du corps électoral). "Ce ne sont pas des sondages mais des résultats", a assuré André Mba Obame.
Grande participation
Les Gabonais ont voté en masse dimanche, lors d’un scrutin à un tour émaillé d’un coup de théâtre avec l’annonce du désistement d’un favori et de tensions dans la capitale.
Les opérations de vote, de 07H00 à 18H00 (06H00 à 17H00 GMT) dans plus de 3. 000 bureaux au Gabon et à l’étranger, ont commencé avec beaucoup de retard dans de nombreux bureaux, en raison notamment de l’absence de matériel électoral et de certains agents électoraux. De nombreuses files d’attente étaient visibles devant les bureaux de vote qui ont ont fermé progressivement à partir de 19H00 (18H00 GMT).
Pendant la campagne, Ali Bongo, 50 ans, investi par le PDG a pu profiter de la machine électorale fondée en 1968 par son père. Officiellement, le PDG a remporté toutes les élections nationales depuis l’avènement du multipartisme en 1990.
Ali Bongo faisait face à 22 candidats jusqu’à l’annonce, vendredi, du désistement de cinq d’entre eux en faveur d’André Mba Obame, laissant 18 candidats en lice.
Appel à l’apaisement
La journée de dimanche a été marquée par le désistement de Casimir Oyé Mba, autre favori, sans consigne de vote, deux jours après avoir démenti son ralliement à André Mba Obame.
De nombreux observateurs et candidats avaient affirmé craindre des troubles post-électoraux, comme 21 intellectuels qui ont appelé samedi à l’apaisement.
"Le Gabon est un pays de paix, nous sommes habitués à organiser les élections régulièrement", a estimé la présidente intérimaire Rose Francine Rogombé. "La démocratie, c’est (. . . ) accepter le succès comme la défaite".
Plus de 300 observateurs nationaux et internationaux étaient accrédités pour surveiller le scrutin. Les résultats complets devraient être annoncés mercredi, selon une source gouvernementale.
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