Législatives au Japon : le triomphe de l’opposition dope le yen

La victoire de l’opposition lors des législatives de dimanche a fait décoller la valeur de la monnaie nationale. Reste que le programme de relance économique des démocrates laisse sceptique les économistes.

Publié le 31 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Le yen restait à un niveau élevé lundi en Europe, après avoir atteint en Asie son plus haut face au dollar depuis 7 semaines, après le triomphe de l’opposition emmenée par Yukio Hatoyama aux législatives au Japon.

A 10H30 GMT, le billet vert valait 92,98 yens, contre 93,59 yens vendredi soir. Le yen montait aussi face à l’euro, qui affichait 132,89 yens contre 133,92 vendredi soir. L’euro reculait aussi légèrement face au dollar, à 1,4292 dollar contre 1,4304.

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Après un démarrage en fanfare, la Bourse de Tokyo a souffert de cette poussée de la devise japonaise qui nuit aux groupes exportateurs. Le Nikkei a terminé en baisse de 0,40%, perdant 41,61 points à 10.492,53 points.

Vaste programme social

Le Parti Démocrate du Japon (PDJ), la principale force de l’opposition centriste, a raflé dimanche la majorité absolue à la Chambre des députés, mettant fin à 54 ans d’hégémonie des conservateurs.

Majoritaire aux deux chambres du Parlement, le PDJ va avoir carte blanche pour appliquer son vaste programme social (allocations familiales, aides aux plus démunis, baisse des impôts pour les petites entreprises, etc.) destiné à relancer la consommation et à enrayer le déclin démographique.

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La hausse du yen "reflète l’optimisme entourant le nouveau pouvoir", jugent les économistes de Barclays Capital. "Mais les résultats sont en ligne avec les sondages et devraient déjà se refléter largement dans les prix du marché. Nous pensons donc que l’impact positif pour le yen sera limité".

Selon Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities, le programme du PDJ fait naître "des perspectives d’accélération de la croissance, mais son crédo économique de base n’est pas particulièrement amical envers les marchés".

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"Après la mauvaise gestion prolongée du PLD, la politique économique devrait prendre un tournant quasi-socialiste délibéré", prédit-il.

Economistes sceptiques

Le programme de relance par la consommation du PDJ se heurte au scepticisme de nombreux économistes, qui s’interrogent notamment sur son financement alors que la dette publique japonaise atteint déjà 170% du PIB. Les milieux d’affaires ne sont pas non plus réputés très favorables à M. Hatoyama.

La puissante organisation patronale Nippon Keidanren, soutien traditionnel du PLD, est d’ailleurs restée très discrète après la victoire du PDJ.

"Je ne pense pas que les grandes entreprises peuvent se permettre de donner l’impression de traîner les pieds, ou de s’opposer aux volontés d’un parti qui a recueilli un tel soutien populaire. Je suis sûre qu’elles s’accomoderont de la nouvelle situation politique", a cependant prédit Mme Hama.

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