Tentative de lynchage et menaces à Libreville

La tension était vive à Libreville pour la présidentielle de ce dimanche. Un Ghanéen a notamment manqué d’être lynché, car soupçonné de voler un vote aux Gabonais.

Publié le 30 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Un électeur accusé par la foule d’être ghanéen a failli se faire lyncher dans un bureau de vote du quartier populaire de Nkembo à Libreville, alors que la tension était vive pour ce scrutin, a constaté un journaliste de l’AFP.

Paul Osei Bonsu dispose d’une carte d’électeur et d’une carte d’identité gabonaise avec la mention né à Kumasi (Ghana) qui ont été qualifiées de fausses par la foule et un policier. L’AFP n’a pu vérifier si cette personne avait légalement le droit de voter.

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En tout cas, il a été arrêté par la police mais les Gabonais qui faisaient la queue pour voter dans la cour de l’école Saint-Michel, a commencé à l’invectiver et à le frapper.

"Il faut le brûler", "On va le tuer"

D’autres lui ont jeté des pierres, tandis que certains criaient: "Il faut le brûler"; "On va le tuer"; "A mort".

Les policiers ont dû donner des coups pour se dégager et ont ensuite dû faire barrière de leur corps pour empêcher la foule de s’emparer de lui. A l’arrivée du fourgon pour l’emmener, l’homme, qui avait une plaie au crâne, a encore reçu de nombreux coups et insultes.

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"Nous, on souffre. Des Gabonais n’arrivent pas à voter et lui il vient pour voter alors qu’il n’est pas Gabonais. C’est un réseau. Il faut la justice populaire. Comme ça, les autres vont voir et ne recommenceront pas", a affirmé à l’AFP Marius Trésor Obiang, 24 ans.

Dans un bureau du centre de vote, le président Pierre Zomo a été menacé de mort face à une foule inquiète de la régularité des premiers votes.

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Irrégularités dénoncées

"Je vais te brûler, je vais te tuer", lui a lancé un jeune homme, qui n’a pas voulu s’identifier devant l’AFP. Certains électeurs avaient forcé leur chemin dans le bureau pour protester: "l’urne n’est pas codifiée et les bulletins de vote n’ont pas été signés par le président et les assesseurs", a affirmé à l’AFP un électeur, Tobi Ndonguema.

"Ils peuvent ensuite changer les urnes et on aura voté pour rien".

Le président, resté sans réponse à une question de l’AFP sur ces absences de signatures pour les premiers bulletins, est ensuite parvenu à un accord avec Alain Nzé Ondo, représentant du candidat André Mba Obame, un favori du scrutin: tous les nouveaux bulletins devraient être signés et, au dépouillement, le président et les assesseurs devraient signer ceux qui ne l’étaient pas.

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