Au moins 43 morts dans des combats au Sud
Des hommes armés ont attaqué vendredi un village du Sud-Soudan. L’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) est intervenue. Les heurts ont fait au moins 43 morts.
Des affrontements entre des hommes armés et l’armée sudiste ont fait au moins 43 morts et des dizaines de blessés au Sud-Soudan, a indiqué samedi un porte-parole militaire.
Dans le dernier épisode des violences dans cette région semi-autonome, des hommes armés ont attaqué vendredi avant l’aube la bourgade de Wernyol dans la région de Twic-est, située dans la province sudiste de Jonglei, théâtre de violents combats tribaux depuis le début de l’année.
"Les hommes armés ont attaqué le village afin de piller du bétail et de voler la population", a déclaré le général Kuol Diem Kuol de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, ex-rebelles sudistes). "Il y avait seulement un petit nombre de policiers sur place. Ils ont rapidement été dépassés (par les événements). Des soldats du SPLA à proximité ont entendu les coups de feu et se sont aussitôt dirigés sur les lieux", a-t-il ajouté.
Plus de morts au Sud-Soudan qu’au Darfour
"Au total, au moins 36 civils ont été tués et quelque 70 blessés, dont plusieurs grièvement. Sept soldats sont aussi morts", a ajouté M. Kuol. Les assaillants seraient de la tribu Lou Nuer alors que le village de Wernyol est majoritairement peuplé par la tribu Bor Dinka.
Le bétail volé a été retourné à la population et l’armée sudiste a déployé du renfort dans le secteur où la situation était calme samedi, selon lui.
Plus de 2. 000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers déplacées par les combats tribaux ces derniers mois au Sud-Soudan, l’ONU s’alarmant du fait que le nombre de morts y dépasse actuellement celui enregistré au Darfour, région de l’ouest du Soudan déchirée depuis six ans par un conflit meurtrier.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime à plus de 1,5 million le nombre de personnes confrontées à "une forte insécurité alimentaire" dans cette vaste région sous-développée qui tente de se relever après 22 ans de guerre civile (1983-2005) avec le Nord du Soudan.
A la mi-août, des affrontements violents entre miliciens armés avaient eu lieu dans une province pétrolifère du Sud-Soudan. Et auparavant des combats tribaux avaient fait au moins une trentaine de morts dans cette région semi-autonome.
Crainte de guerre civile
Les violences entre tribus –souvent motivées par le vol de bétail, des disputes sur les ressources naturelles ou la vengeance– sont monnaie courante au Sud-Soudan.
Mais depuis le début de l’année, l’ampleur des victimes et le nombre croissant de femmes et d’enfants ciblés dans les affrontements font craindre une guerre civile au Sud-Soudan même.
Des combats début août entre tribus rivales dans la province de Jonglei ont coûté la vie à au moins 185 personnes, en majorité des femmes et des enfants, selon des responsables locaux.
Un accord de paix a été conclu en 2005 entre le nord musulman et le sud à majorité animiste et chrétien pour mettre fin à la guerre civile qui a fait quelque deux millions de morts. Mais l’application de cet accord traîne en raison notamment de divergences entre les deux parties.
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