Tibéhirine : les magistrats français demandent la levée du secret-défense
Les magistrats chargés de l’enquête sur la mort des sept moines de Tibéhirine en 1996 en Algérie ont demandé la levée du secret-défense sur les documents détenus par les ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intérieur, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
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Cette demande des juges antiterroristes Marc Trévidic et Yves Jannier, adressée il y a une semaine à Hervé Morin, Bernard Kouchner et Brice Hortefeux, vise notamment le rapport de l’attaché de Défense français à Alger à l’époque des faits, le général François Buchwalter.
Selon lui, les moines ont été tués peu après leur enlèvement par des tirs depuis des hélicoptères militaires, et non par des djihadistes qui avaient revendiqué leur kidnapping.
Entendu par les juges le 25 juin, le général Buchwalter a affirmé en avoir informé dans un rapport la hiérarchie militaire et l’ambassadeur. Les juges demandent donc que ce rapport soit déclassifié.
Dernière étape
La demande concerne également les éléments dont pourraient disposer les autorités françaises, et notamment la DST, sur d’éventuels liens entre le groupe du GIA qui avait revendiqué l’enlèvement et les services algériens, selon cette source.
Il revient maintenant aux ministres concernés de saisir la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) sur l’opportunité d’une déclassification. Les avis de la CCSDN sont quasi-systématiquement suivis par les autorités concernées.
Le président de la République Nicolas Sarkozy a assuré qu’"il n’y aura pas de secret défense sur cette affaire".
"Aucune raison de cacher la moindre chose"
Le ministre de la Défense Hervé Morin a de son côté estimé début juillet que les autorités françaises n’avaient "aucune raison de chercher à cacher la moindre chose", tout en soulignant la difficulté qu’il y avait à retrouver des rapports 13 ans après.
Les sept moines français avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé Notre-Dame de l’Atlas, au sud d’Alger, ceinturé de maquis contrôlés par les groupes armés islamistes et où les tueries étaient alors fréquentes. Leurs têtes avaient été retrouvées deux mois plus tard.
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