L’Iran calme le jeu vis-à-vis de l’Occident

Le  Guide suprême Ali Kahmenei s’est radouci dans ses propos à l’encontre de l’Occident, arguant qu’il n’y avait pas de preuve démontrant que les puissances étrangères avaient soutenu les manifestations anti-Ahmadinejad depuis la réélection controversée de ce dernier.

Publié le 27 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé mercredi ne pas pouvoir accuser l’opposition d’être soutenue par des puissances étrangères "car aucune preuve" de ces affirmations n’a été produite, selon la télévision d’Etat iranienne.

"Je n’accuse pas les responsables des récents incidents d’être les subordonnés des (pays) étrangers, comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, car aucune preuve de ces affirmations n’a été produite devant moi", a déclaré le guide suprême dans un communiqué lu par un présentateur de la télévision d’Etat.

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"Ce complot a été mis en échec", poursuit le présentateur, citant toujours le texte. "La nation iranienne a asséné une gifle à nos ennemis, mais (ces derniers) ont encore de l’espoir", a-t-il ajouté.

Révolution de velours

La réélection du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin a provoqué des manifestations monstres des partisans des candidats battus, qui dénoncent des fraudes massives pendant le scrutin.

Des responsables iraniens ont accusé les dirigeants de l’opposition de vouloir mener une "révolution de velours" et l’Occident, en premier lieu la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, d’être derrière ce mouvement de contestation.

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Au moins 4.000 personnes ont été arrêtées au cours des manifestations et 300 sont toujours derrière les barreaux, selon des sources officielles, qui ont fait état de 30 morts. L’opposition a de son côté dressé une liste de 69 personnes tuées.

Ali Khamenei a indiqué à ce sujet que les membres des forces de sécurité qui avaient participé à la répression des manifestations n’étaient pas à l’abri de poursuites. "J’apprécie le travail de la police et du Bassidj (la milice islamique) (…) pendant les émeutes, mais cela ne signifie pas que certains des crimes qui ont eu lieu ne seront pas examinés et on s’occupera de tout membre de ces deux (organes) qui a commis une faute", a-t-il dit.

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Le temps des procès

Quelque 140 personnes ont été présentées, depuis le 1er août, devant le Tribunal révolutionnaire pour leur implication dans les manifestations. Mardi, une vingtaine de personnes -dont un ancien ministre, plusieurs personnalités politiques de premier plan, des journalistes et des universitaires- étaient jugées.

L’accusation a reproché à certains groupes politiques d’avoir, "en coopération avec des médias occidentaux et des ambassades colonialistes, semé la confusion et utilisé les partisans des candidats battus pour mener un coup d’Etat en douceur", selon la télévision d’Etat.

Lors d’une audience le 8 août devant ce même tribunal, une universitaire française, lectrice dans une université d’Ispahan (centre), Clotilde Reiss, avait été accusée d’avoir pris part aux manifestations et d’avoir rassemblé des informations et "encouragé les émeutiers".

Ces procès et les "aveux" de nombreux des accusés ont été dénoncés par l’Occident qui ont y ont vu des procès-spectacles.

"On ne devrait pas traiter ceux qui sont derrière les manifestations sur la base de rumeurs et de conjectures", indique mercredi le communiqué de Ali Khamenei. "Le pouvoir judiciaire devrait uniquement énoncer des jugements sur la base de preuves solides", a-t-il ajouté.

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