L’armée dans la rue violemment dispersée par la police
La grogne sociale en Afrique du Sud s’est propagée aux soldats, qui ont manifesté à Pretoria après l’interdiction par le gouverrnement de se mettre en grève. Leur mouvement a été violemment réprimé par la police.
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Un millier de soldats sud-africains qui manifestaient illégalement près des bureaux du gouvernement à Pretoria, ont été dispersés à l’aide de canons à eau, balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes, a annoncé mercredi le ministère de la Défense.
La ministre de la Défense Lindiwe Sisulu a qualifié ce mouvement de "menace sérieuse et immédiate envers la sécurité nationale". Elle a annoncé, depuis la ville du Cap (sud-ouest) où elle se trouve, que les manifestants seraient placés en congé sans solde.
Les soldats ont tenté d’enjamber la grille d’enceinte des Union Buildings, complexe de bâtiments gouvernementaux, après le refus d’un tribunal d’autoriser leur manifestation en faveur de meilleurs salaires, a précisé le porte-parole du ministère, Ndhivuwo Mabhaya.
"La police militaire et d’autres policiers les ont informés qu’ils devaient s’en aller. Ils ont refusé et ont tenté d’enjamber la grille d’enceinte", a-t-il déclaré.
Interdiction de faire grève
Deux soldats ont été interpellés et remis à la police militaire, a indiqué le ministre de la Police Nathi Mthethwa.
"Notre position est que la marche était illégale. Les syndicats doivent assumer la responsabilité des actes de leurs membres. Nous sommes en consultation avec nos avocats pour établir si le syndicat peut être tenu pour responsable des dommages infligés aux biens", a encore déclaré M. Mabhaya.
Plusieurs véhicules ont été endommagés alors que la police repoussait les militaires des Union Buildings, selon la même source. Selon l’agence sud-africaine SAPA, un cocktail molotov a été lancé contre un véhicule.
La justice a décrété leur mouvement illégal jugeant que les militaires remplissaient un service essentiel leur interdisant la grève, a ajouté le porte-parole.
Leur syndicat, non reconnu par le gouvernement, demande une augmentation de 30% des soldes des militaires. Cependant, Mme Sisulu s’est dite "inquiète" du moral très bas des soldats de base en raison de leurs problèmes salariaux. Elle avait promis que ce serait une priorité en présentant il y a quelques semaines le budget de la défense.
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