Attentat contre Habyarimana : Mugenzi prêt à collaborer avec la justice française

Richard Mugenzi, ex-opérateur radio de l’armée rwandaise et témoin à charge dans l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais en 1994, a estimé que son témoignage a été dénaturé mais s’est dit mercredi « prêt à collaborer avec la justice française ».

Publié le 26 août 2009 Lecture : 1 minute.

Dans son ordonnance accompagnant les mandats d’arrêts contre neuf proches du président Paul Kagame en 2006, le juge Jean-Louis Bruguière écrivait que M. Mugenzi avait "personnellement intercepté" et "retranscrit" un message des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR).

Ce message félicitait "l’escadron renforcé" auteur de l’attentat commis la veille, le 6 avril 1994, contre l’avion du président Juvénal Habyarimana.

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Mais dans un entretien accordé le 31 mai à Kigali au journaliste et écrivain Jean-François Dupaquier, Richard Mugenzi affirme que ce message lui a en fait été dicté par ses supérieurs, des extrémistes hutus.

"Prêt à collaborer"

"Le télégramme n’a pas été intercepté, il m’a été donné par un supérieur, je l’ai recopié", a déclaré à M. Mugenzi, joint par l’AFP à Kigali depuis Paris.

Interrogé en 2001 par des enquêteurs français, M. Mugenzi affirme qu’il était déjà disposé à donner cette version mais qu’on ne "(lui) a pas posé la question".

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"J’ai appris que M. Bruguière (qui n’est plus chargé de l’enquête, ndlr) me considérait comme un témoin à charge mais je ne l’ai jamais rencontré, il ne m’a rien demandé", a ajouté M. Mugenzi, 48 ans.

Il s’est dit "prêt à collaborer avec la justice française". "L’essentiel est que les enquêteurs me posent les questions sans idée toute faite".

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D’une version à l’autre 

Dans cette enquête sur l’attentat contre l’avion de M. Habyarimana, considéré comme un signal déclencheur du génocide rwandais en 1994, une proche de M. Kagame, Rose Kabuye, a été mise en examen en novembre 2008 et placée sous contrôle judiciaire en France, ce qui a entraîné une nouvelle crispation dans les relations déjà très tendues entre Kigali et Paris.

En 2008 déjà, un autre témoin à charge, Josué Ruzibiza, ancien soldat du FPR en rupture de ban et exilé en Norvège, avait changé de version et annoncé qu’il se "désolidarisait" de l’ancien juge Bruguière.

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