A Maputo, les premières négociations sont « rudes »

Les leaders malgaches, tombés d’accord il y a deux semaines sur un cadre de transition, se sont attaqués mardi à Maputo au mode de partage du pouvoir, qui s’annonce difficile, pour sortir Madagascar de la crise politique.

Publié le 25 août 2009 Lecture : 3 minutes.

"Nous n’avons pas discuté de la distribution des postes entre les différentes parties mais de la méthode de travail pour aborder cette question", a déclaré à la presse le chef de l’équipe de médiation internationale, Joaquim Chissano, lors de la pause déjeuner.

L’ex-président mozambicain s’est dit "content" des progrès réalisés lors de cette première réunion de deux heures à laquelle participaient l’actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, son rival Marc Ravalomanana, ancien président malgache évincé en mars, et deux anciens chefs d’Etat.

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Plusieurs fonctions des institutions de transition, notamment celles de Premier ministre et de président, sont disputées par les mouvances politiques qui cherchent à se partager les postes du gouvernement, du Congrès de transition (chambre basse du Parlement) et des autres organes.

"Ce premier briefing était un peu rude mais positif. Rien qui ne soit irréversible", a déclaré l’ancien président malgache Didier Ratsiraka.

"Il n’est pas encore question de désigner une personne", a renchéri l’ex-chef d’Etat Albert Zafy. Andry Rajoelina et son rival Marc Ravalomanana n’ont pas souhaité s’exprimer.

Pression et surenchère

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Les pourparlers devaient reprendre en fin d’après-midi. Les quatre hommes, représentant les principales mouvances politiques de la Grande Ile, s’étaient rencontrés pour la première fois à Maputo où ils avaient signé le 9 août un accord mettant en place une période de transition politique. Ils étaient tombés d’accord sur l’instauration d’un nouveau gouvernement de transition et sur l’organisation d’élections d’ici fin 2010 pour sortir Madagascar de la crise politique dans laquelle l’Ile s’enfonce depuis janvier.

Andry Rajoelina, à la tête d’une délégation renforcée avec le Premier ministre Monja Roindefo, s’est déjà posé comme le futur patron de la période de transition.

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"On ne peut pas imaginer que ce soit quelqu’un d’autre", a prévenu mi-août l’ex-opposant porté au pouvoir par l’armée, qui a forcé Marc Ravalomanana à l’exil.

Chaque camp tente de faire pression et joue la surenchère, selon une source proche des médiateurs, rappelant que l’accord prévoit une période de trente jours après sa signature pour mettre en place les institutions.

"Comme toutes négociations, ça ne se présente pas facilement", reconnaît le médiateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Edem Kodjo. Mais ce dernier estime, tout comme l’ex-président Albert Zafy, que "le plus difficile est déjà fait".

"Maputo va permettre […] des progrès"

La question du retour de Marc Ravalomanana, un des principaux obstacles à la transition, avait été réglée lors du premier sommet. Le président évincé, qui vit en Afrique du Sud, avait accepté de ne retourner à Madagascar que lorsque la situation serait "favorable". Sa condamnation à quatre ans de prison pour l’achat controversé d’un avion présidentiel a été levée et plusieurs de ses partisans ont été libérés dont Manandafy Rakotonirina, assigné à résidence pendant quatre mois et relâché mardi.

"C’est un point très positif dans les dispositions de Maputo", s’est réjoui mardi dans la capitale mozambicaine ce candidat au poste de Premier ministre.

Des avancées qui font dire au médiateur des Nations unies, Tiébélé Dramé, que "Maputo va permettre de faire des progrès".

La France a demandé aux leaders des quatre principales mouvances d’agir "dans le même esprit constructif que celui ayant présidé à la première session, début août", selon un porte-parole du Quai d’Orsay.

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