Ibrahim Traoré, William Ruto, Brenda Biya, Abdourahamane Tiani, Kaïs Saïed… Les 5 infos qu’il ne fallait pas rater cette semaine

Notre enquête sur les disparus d’IB au Burkina Faso, les dessous de la reculade de William Ruto au Kenya, l’état des lieux des lois sur l’homosexualité en Afrique, le cercle proche du général Tiani au Niger et les détails du calendrier électoral en Tunisie : voici votre Brief de la semaine.

La police utilise des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation à Nairobi, le 2 juillet 2024. © Monicah Mwangi/ REUTERS

La police utilise des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation à Nairobi, le 2 juillet 2024. © Monicah Mwangi/ REUTERS

Publié le 6 juillet 2024 Lecture : 5 minutes.

Bonjour à toutes et tous,

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Au programme de cette édition ?

  • Les disparus d’Ibrahim Traoré
  • La grogne anti-Ruto au Kenya
  • « Coming out » de Brenda Biya : les lois sur l’homosexualité en Afrique
  • Les fidèles d’Abdourahamane Tiani
  • Présidentielle tunisienne : la date enfin annoncée

1 – [Enquête] Les disparus d’Ibrahim Traoré

Ibrahim Traoré © Montage JA

Ibrahim Traoré © Montage JA

Méthode de gouvernance. Depuis l’arrivée au pouvoir par la force du capitaine Ibrahim Traoré, en octobre 2022, les enlèvements et arrestations arbitraires se multiplient. Militaires, opposants, figures de la société civile… Des dizaines de personnalités qui ont eu l’audace de critiquer la junte au pouvoir en ont fait les frais. Dans l’enquête publiée par Jeune Afrique sur ce qui est devenu l’une des méthodes de gouvernance du régime, plusieurs témoins ont, sous couvert d’anonymat, raconté leur calvaire.

Commandos d’IB. Le modus operandi est peu ou prou identique à chaque fois. La victime est enlevée par des hommes armés, la plupart du temps cagoulés. Elle est ensuite emmenée dans l’un des lieux de détention secrets, dans la capitale burkinabè. Trois services de sécurité sont à la manœuvre : l’Agence national de renseignement (ANR), la Direction de la sûreté de l’État (DES) et la sécurité rapprochée d’Ibrahim Traoré.

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Sur le front. Les victimes, après avoir été séquestrées et torturées, sont parfois « réquisitionnées » au sein des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs de l’armée bukinabè dans la guerre qu’elle mène face aux jihadistes qui contrôlent une large partie du pays. Après une formation militaire des plus basiques, ces « réquisitionnés » se voient remettre un uniforme, une arme, et sont envoyés au front sans autre forme de procès. Ceux qui en reviennent sont forcés au silence. Et malheur à qui brise l’omerta.

2 – Cinq questions pour comprendre la grogne anti-Ruto au Kenya

La police utilise des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation à Nairobi, le 2 juillet 2024. © Monicah Mwangi/ REUTERS

La police utilise des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation à Nairobi, le 2 juillet 2024. © Monicah Mwangi/ REUTERS

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Victoire de la « génération Z ». « Le peuple a parlé ». Le 26 juin, après plus d’une semaine de mobilisation, d’abord pacifiste avant de tourner aux affrontements violents entre forces de l’ordre et manifestants, le président kényan William Ruto a accepté de retirer son projet de taxes supplémentaires sur, notamment, de nombreux produits de première nécessité. Dans les rangs des manifestants, les jeunes, représentants de la « génération Z », étaient plus que majoritaires.

« Ruto must go ». Bien qu’ils aient obtenu gain de cause sur le retrait du projet de loi de finance qui faisait polémique, les manifestants ne désarment pas. De nouveaux appels à manifester ont été lancés, en fin de semaine. Cette fois, le mot d’ordre est « Ruto doit partir ». Le chef de l’État kényan, poussé à mettre en place une politique d’austérité pour répondre aux critères imposés par le FMI, cherche pour sa part de nouveaux moyens de réduire les dépenses de l’État : il a annoncé, ce vendredi 5 juillet, son intention de dissoudre plusieurs agences de l’État et réduire de moitié le nombre de conseillers au sein du gouvernement.

3 – « Coming out » de Brenda Biya : état des lieux des lois sur l’homosexualité en Afrique

Des drapeaux arc-en-ciel utilisés lors de la Marche des fiertés, à Paris, le 29 juin 2024. © QUENTIN DE GROEVE/Hans Lucas via AFP

Des drapeaux arc-en-ciel utilisés lors de la Marche des fiertés, à Paris, le 29 juin 2024. © QUENTIN DE GROEVE/Hans Lucas via AFP

« Courage ». La fille unique du président camerounais, Paul Biya, a fait son « coming out », en publiant sur les réseaux sociaux une photo sur laquelle on la voit embrasser sa petite amie. Les réactions sur les réseaux sociaux sont nombreuses, certains saluant son « courage », d’autres se montrant au contraire clairement homophobes. Cette démonstration publique d’amour de Brenda Biya, qui mène une carrière de rappeuse sous le nom de King Nasty, rencontre d’autant plus d’écho que l’homosexualité est criminalisée au Cameroun.

Tolérance et criminalisation. Cette « affaire Brenda Biya » dépasse très largement les frontières du Cameroun. Pour mieux comprendre pourquoi ce sujet fait tant débat sur le continent, notre infographie dresse, pays par pays, l’état des lieux des législations relatives aux relations entre personnes de même sexe. Et les situations sont particulièrement contrastées. Si une partie des pays ont des législations très progressistes, d’autres criminalisent l’homosexualité. Avec un arsenal répressif particulièrement lourd, allant même jusqu’à la peine de mort.

4 – Les fidèles d’Abdourahamane Tiani, le général à l’épreuve du pouvoir nigérien

Le général Abdourahamane Tiani. © Montage JA

Le général Abdourahamane Tiani. © Montage JA

Les caciques. Près d’un an après avoir renversé le président nigérien Mohamed Bazoum, le général Abdourahamane Tiani se montre rarement en public. Depuis sa forteresse de la garde présidentielle où il s’est reclus, il dirige le pays en s’appuyant sur ses hommes de confiance. Le premier cercle est constitué des caciques du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), notamment les généraux Salifou Mody et Moussa Salaou Barmou.

Les civils incontournables. Si Tiani s’appuie principalement sur ses alliés au sein de l’armée, il accorde également sa confiance à une poignée de civils. Le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, présent en première ligne sur de nombreux dossiers stratégiques, est le premier d’entre eux. Mahaman Laouan Gaya, ancien ministre sous le président Tandja, est, pour sa part, chargé des questions, tout aussi cruciales, relatives au pétrole.

5  – Présidentielle tunisienne : le détail du calendrier est annoncé

Boîtes contenant les bulletins électoraux des conseils municipaux imprimés par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), à Tunis, le 23 décembre 2023 © Yassine Mahjoub/SIPA

Boîtes contenant les bulletins électoraux des conseils municipaux imprimés par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), à Tunis, le 23 décembre 2023 © Yassine Mahjoub/SIPA

Calendrier. On connaît, depuis le 4 juillet, la date de l’élection présidentielle en Tunisie : le premier tour se déroulera le 6 octobre prochain. Le calendrier fait courir la période électorale du 14 juillet 2024 jusqu’à l’annonce des résultats définitifs. Le dépôt des candidatures est prévu du 29 juillet au 6 août. Le 11 août, une liste préliminaire des candidatures retenues sera publiée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).

Qui peut se présenter ? Si le président Kaïs Saïed n’est pas encore officiellement candidat, il ne fait guère de doute que, sauf retournement inattendu, il briguera un nouveau mandat. Reste à savoir, désormais, qui se présentera face à lui. Ou plutôt qui Kaïs Saïed laissera se présenter. Depuis plusieurs mois, ses opposants sont en effet régulièrement la cible d’arrestations ou de procédures judiciaire.

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