En période de ramadan, la flambée des prix inquiète plus que la sécurité
La traditionnelle flambée des prix de la viande et des légumes marquant l’arrivée du ramadan inquiète plus les Algériens que la sécurité, malgré la poursuite des attentats commis par groupes islamistes.
À l’heure du ramadan
A Boumerdès (est), à une heure de route d’Alger, "la sécurité est loin d’être notre souci principal", dit un couple attablé à un café du front de mer, à la veille du mois de jeûne qui a commenceé samedi. "Je pense surtout à boucler les fins de mois, avec le ramadan qui arrive et les frais de la rentrée scolaire" prévue le 13 septembre, souligne Abdelalik, le mari.
Les Algériens dépensent des fortunes en nourriture pour les repas de rupture du jeûne, le soir venu. Et les prix de chaque légume et fruit, de la viande rouge ou blanche "grimpent chaque année à cette période de l’année", dit-il.
Ces dépenses ne sont d’ailleurs pas à la portée de toutes les bourses et 1,2 million de familles particulièrement défavorisées bénéficieront cette année d’une aide de l’Etat.
Quatre jeunes gens se rendent à l’immense plage de la ville, où nombre de parasols sont déjà pris. "La sécurité ? Drôle de question. On n’y pense même pas", dit l’un d’eux. Les autres abrègent l’entretien, pressés de profiter des derniers jours avant ce ramadan durant lequel ils ne pourront plus se baigner pendant la journée.
Région classée "rouge"
La région de Boumerdès, comme celle plus à l’est de Tizi Ouzou, est pourtant classée "rouge", dit un habitant, en raison des nombreux attentats visant les forces de sécurité commis par des groupes armés se réclamant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Gendarmerie et police sont d’ailleurs omniprésentes sur les grands axes avec des barrages filtrants, tout comme dans les artères de Boumerdès, ville qui connaît un extraordinaire boom immobilier.
Mais la circulation reste infernale sur les routes et les complexes hôteliers du littoral ont affiché "complet" durant toute la saison estivale.
Jusqu’au dernier jour, des familles entières se protégeaient du soleil sous les parasols d’une des plages de Tigzirt, près de Tizi Ouzou, où un gendarme a été tué par l’explosion d’une bombe quelques jours auparavant.
Le plan Delphine de la Gendarmerie, destiné chaque année à assurer la protection des lieux estivaux, sera laissé en place, principalement le soir venu et durant tout le mois du jeûne.
Mais "il n’y aura pas de dispositif spécial" au niveau policier, car les effectifs "sont mobilisés toute l’année, que ce soit pendant le ramadan en en dehors de ce mois" particulier, a récemment déclaré le directeur de la Sûreté nationale Ali Tounsi.
Lutte contre Aqmi
En fait, note la presse algérienne, les forces de sécurité sont de façon permanente engagées dans une lutte sans merci contre les groupes d’Aqmi.
Selon ses informations – jamais confirmées de source officielle – depuis le début du mois d’août une cinquantaine au moins d’islamistes ont été tués, dont plus de 20 dans la seule région de Batna dans les Aurès, se sont rendus ou ont été capturés.
Chaque attentat contre les forces de sécurité est immédiatement suivi d’une opération terrestre, appuyée par des hélicoptères de combat qui ciblent les maquis, possibles refuges des islamistes après leurs attaques.
De vastes zones dans les régions notamment de Batna, Tizi Ouzou et Bouira (100 et 120 km à l’est d’Alger), Tipaza et le département (wilaya) voisin de Aïn Defla sont ainsi toujours fouillées après l’attaque de convois militaires dont l’un a fait au moins onze morts près de Tipaza, célèbre ville balnéaire.
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