La visite de Zuma, signe d’une nouvelle ère
La première visite d’Etat du président sud-africain Jacob Zuma, jeudi et vendredi en Angola, a amorcé « une nouvelle ère » dans les relations entre les deux pays après la signature en particulier d’un accord dans le domaine énergétique.
Le chef de l’Etat angolais Jose Eduardo dos Santos a estimé que s’était ouverte une "nouvelle ère dans les relations bilatérales". Pour son homologue sud-africain, les nouveaux accords commerciaux vont "changer le paysage économique d’Afrique australe".
Les contrats signés couvrent aussi bien le sport et les communications que l’industrie, le plus remarquable étant un accord de coopération entre les entreprises publiques sud-africaine Petro SA et angolaise Sonangol pour l’exploration, le raffinage et la distribution du pétrole.
L’Afrique du Sud manque d’énergie pour alimenter son économie, la plus puissante du continent, tandis que l’Angola, premier producteur de pétrole d’Afrique, n’a pas les capacités suffisantes pour raffiner tout l’or noir dont il a besoin.
L’économie au coeur des négociations
Zuma, qui préside la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), a également évoqué avec Dos Santos un projet d’usine hydro-électrique à Inga, en République démocratique du Congo (RDC), qui pourrait en théorie fournir l’électricité qui manque cruellement dans toute la région.
Lors d’une conférence de presse commune jeudi, les deux chefs d’Etat n’ont pas détaillé la teneur de leurs échanges sur ce projet hautement stratégique.
S’il est comblé sur le plan économique, le président sud-africain n’a toutefois pas réussi à emporter un accord sur une simplification des visas ni sur une commission bilatérale pour faciliter le dialogue entre les deux pays.
Mais hommes d’affaires et analystes ont dans l’ensemble perçu cette visite comme un premier pas important pour renouer des relations crispées sous la présidence du Sud-Africain Thabo Mbeki (1999-2008) par la crise au Zimbabwe et le conflit en RDC.
Nouveau départ
Cette visite est "une tentative pour cimenter les liens et voir l’Afrique du Sud impliquée dans un des pays les plus importants d’Afrique australe", souligne Roland Henwood de l’Université de Pretoria.
"Une visite ne va pas changer les relations tendues du passé", reconnaît-il, mais Zuma "a au moins posé les fondations pour de prochaines discussions".
Le quatrième chef de l’Etat sud-africain post-apartheid a joué la carte historique pour retisser les liens. Le chef du Congrès national africain (ANC) s’est notamment rendu vendredi dans un ancien camp d’entraînement de son parti, qui avait trouvé refuge en Angola pour combattre l’apartheid.
Pendant la guerre civile angolaise (1975-2002), le régime ségrégationniste de Pretoria avait de son côté envoyé des troupes combattre sur le terrain le nouveau pouvoir à Luanda.
Reconstruction
Jacob Zuma, qui était accompagné d’une centaine d’hommes d’affaires, entend maintenant voir les Sud-Africains prendre part à la reconstruction du pays dévasté par ce conflit, aux côtés des Chinois, Brésiliens et d’autres puissances.
"L’Angola a d’énormes ressources et du côté sud-africain, il y a du potentiel, un savoir-faire, du capital et du management", estime Jose Severino, président de l’Association de l’industrie angolaise. "A partir de là, on peut créer d’excellents partenariats pour améliorer la croissance de notre pays. "
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