Otages et pirates de l’Arctic Sea sont arrivés à Moscou

Les membres d’équipage et les pirates présumés du cargo Arctic Sea, dont la disparition fin juillet avait suscité une mobilisation internationale, ont atterri jeudi à Moscou à bord d’avions militaires russes en provenance du Cap-Vert, rapporte l’agence russe Interfax.

Publié le 19 août 2009 Lecture : 3 minutes.

Deux Iliouchine 76, l’un avec 15 membres d’équipage, l’autre avec les huit pirates présumés, ont atterri à 10H40 (06H40 GMT) et 11H00 (09H00 GMT) à l’aéroport militaire de Tchkalovski, dans la banlieue de Moscou, a précisé Interfax.

Les membres d’équipage et les pirates de l’Arctic Sea avaient décollé depuis l’archipel du Cap-Vert où ils avaient été transférés après que le navire retrouvé au large de l’Atlantique a été libéré par les forces russes.

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Les huit présumés pirates accusés par les autorités russes d’avoir détourné le 24 juillet le cargo Arctic Sea, avaient été débarqués mercredi au Cap-Vert pour être ensuite transférés vers Moscou, mais l’affaire reste ténébreuse, les enquêteurs refusant d’en divulguer les détails.

Interrogatoire

Mercredi à la mi-journée, l’ambassadeur de Russie à Praia, Alexandre Karpouchine, avait accompagné à bord du navire de guerre russe une délégation du Conseil de Sécurité russe. Il s’agissait, selon le diplomate, de procéder à "un premier interrogatoire des membres de l’équipage de l’Arctic Sea, pour commencer à comprendre, effectivement, ce qui s’était passé à bord".

 Les ex-otages avaient déjà eu l’occasion de raconter leurs péripéties aux enquêteurs. "Les membres de l’équipage ont confirmé que les pirates avaient demandé une rançon et qu’en cas de non accomplissement de cette exigence ils feraient exploser le bateau", a déclaré un représentant du ministère russe de la Défense. Selon la même source, l’équipage a également "confirmé que les pirates s’étaient débarrassés de leurs armes lorsque l’escorteur russe Ladny avait pris les commandes du cargo".

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Dans le plus grand secret

Moscou avait annoncé mardi l’interpellation des pirates, en précisant qu’il s’agissait de deux Russes, deux Lettons et quatre Estoniens. Mais beaucoup d’éléments de l’opération de sauvetage n’ont toujours pas été dévoilés par les enquêteurs. Et à Helsinki, mercredi, la police finlandaise qui coordonne l’enquête a précisé que l’organisateur de l’attaque ne figurait peut-être pas parmi les personnes arrêtées. "Il se pourrait que le cerveau courre toujours. Nous ne connaissons pas encore l’affaire dans son ensemble", a déclaré un responsable du bureau national d’enquêtes finlandais, Rabbe von Hertzen.

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Après une traque internationale de plusieurs semaines entre la Baltique et l’Atlantique – qui a mobilisé une vingtaine de pays et donné lieu à une coopération entre la Russie et l’Otan – l’épopée de l’Arctic Sea s’est donc terminée, apparemment, sans violence, mais dans le plus grand secret.

L’annonce de la libération de l’équipage a ainsi été faite plusieurs heures après les faits, alors qu’officiellement, la position exacte de l’Arctic Sea n’était pas connue. "Nous n’avons pas pu rendre cette information publique (sur la localisation) afin de protéger la sécurité de l’équipage", a fait valoir une porte-parole de la police criminelle suédoise.

Des marins restés à bord

Il semble que si le cargo battant pavillon maltais n’a pas été en permanence sous surveillance étroite pendant tout son périple, il a du moins été suivi "constamment pendant plusieurs jours" avant le déclenchement de l’opération de sauvetage, selon l’Autorité maritime maltaise.

L’ambassadeur de Russie à Praia a assuré que "quatre" des quinze marins étaient restés à bord de l’Arctic Sea pour assurer sa maintenance. Selon le diplomate, le cargo se trouvait encore mercredi "en plein océan" Atlantique, "à 260 milles marins (416 km)" du Cap-Vert.

Une fois l’enquête à bord terminée, il "sera rendu à son propriétaire afin qu’un nouvel équipage puisse l’acheminer en Algérie" où il livrera son chargement de bois, a affirmé M. von Hertzen. Mais "il faudra des mois avant que nous ayons une idée de ce qui s’est réellement passé", a-t-il prévenu.

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