L’activiste Kemi Seba s’est vu retirer sa nationalité française

Les autorités ont officiellement retiré à l’activiste franco-béninois sa nationalité française. Très critique vis-à-vis des relations entre la France et l’Afrique, il lui est reproché des actes contraires aux intérêts de Paris.

L’activiste Kemi Seba a perdu sa nationalité française (ici au sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg, en 2023). © SOPA Images/SIPA

L’activiste Kemi Seba a perdu sa nationalité française (ici au sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg, en 2023). © SOPA Images/SIPA

Publié le 9 juillet 2024 Lecture : 1 minute.

C’est dans un décret daté du 8 juillet 2024 et paru ce 9 juillet au Journal officiel que la nouvelle est tombée. « Sur l’avis conforme du Conseil d’État, est déclaré avoir perdu la nationalité française Stellio Gilles Robert Capo Chichi », peut-on y lire. Né à Strasbourg de parents béninois naturalisés français, Kemi Seba, 42 ans, possède en revanche toujours la nationalité béninoise.

Le leader du groupe Urgences panafricanistes a organisé ces dernières années plusieurs conférences au cours desquelles il a été très critique à l’égard de la France et a dénoncé le franc CFA. Des positions qui lui ont valu plusieurs expulsions et arrestations en Afrique de l’Ouest et qui ont contribué à accroître sa popularité sur les réseaux sociaux. Le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, l’avait accusé d’être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français ».

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« Posture résolument anti-française »

Alors qu’il participait à un forum sur la multipolarité à Moscou en février, l’activiste avait confirmé avoir été notifié de la démarche du ministère français de l’Intérieur. Kemi Seba s’était alors dit accusé de « posture résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifeste », mais aussi de « divers agissements destinés à attiser, dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, un sentiment anti-français », et d’inciter à la rébellion contre des autorités locales « jugées proches des autorités françaises ».

Il avait un mois pour faire parvenir ses observations. Mais en réponse, Kemi Seba a brûlé publiquement son passeport français et la vidéo a été mise en ligne en mars.

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