L’opposition dénonce une liste électorale « truquée »

Cette liste, révisée, comportant au total 813.164 électeurs et remise mardi par le ministère de l’Intérieur à la commission électorale, "est totalement truquée", déclare dans un communiqué l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), regroupant trois partis de l’opposition et deux de la majorité.

"Suivant notre estimation, le corps électoral devrait être de 695. 000 électeurs", après notamment soustraction de 120. 000 doublons évoqués par le gouvernement et en considérant "une progression arithmétique de 2,5% de la population en âge de voter", explique l’ACR dans ce texte remis à l’AFP.

"Cette liste comporte des anomalies monstrueuses", estime-t-elle.

L’ACR fait état de "gonflement du corps électoral dans certaines provinces dites favorables au régime PDG", le Parti démocratique gabonais (au pouvoir), pour lequel est en lice Ali Bongo Ondimba, fils du défunt président gabonais Omar Bongo, et de "stagnation (. . . ) ou réduction" du nombre d’électeurs dans des régions supposées défavorables au pouvoir.

Le candidat du PDG privilégié?

Elle dénonce aussi des délais non respectés pour la remise de la liste à la commission électorale et exhorte le gouvernement à "se conformer à la loi, pour que cette élection ne soit pas source de lendemains qui déchantent".

Dans un communiqué séparé, elle dit par ailleurs constater "avec regret l’inégalité de traitement (des candidats) dans les médias publics", qui privilégient "le candidat du PDG".

L’ACR regroupe l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition) que dirige Pierre Mamboundou, deux autres formations de l’opposition – l’Alliance nationale des bâtisseurs (ANB) et le Parti socialiste gabonais (PSG) – ainsi que deux formations de la majorité: l’Union pour la nouvelle République (UPNR, majorité) et le Rassemblement national des bûcherons (RNB).

Au total 23 candidats sont en lice pour le scrutin. La campagne électorale a débuté le 15 août et doit prendre fin le 29.