Abandon des poursuites contre deux députés soupçonnés de tentative de putsch

Le parquet de Bissau a abandonné les poursuites contre deux députés du parti au pouvoir en Guinée-Bissau qui étaient accusés d’avoir été complices d’une présumée tentative de coup d’Etat le 5 juin, a-t-on appris de source judiciaire.

Publié le 17 août 2009 Lecture : 2 minutes.

"Le procureur général Luis Manuel Cabral en personne a saisi, par courrier daté du 6 août, le président de l’Assemblée nationale Seriffo Djamadjo, pour lui signifier l’arrêt des poursuite contre les députés Francisco Conduto de Pina et Roberto Cacheu", a déclaré à l’AFP l’attaché de presse du parquet, Mauricio Alves.

L’information a été confirmée par l’un des prévenus, Francisco Conduto de Pina, joint au téléphone par l’AFP. "Le parquet a retiré toute poursuite contre moi et mon collègue Roberto Cacheu, car aucune preuve n’a été présentée pour justifier ma participation à ce coup d’Etat" a-t-il dit.

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M. Cacheu avait été le directeur de campagne de Malam Bacai Sanha qui a été largement élu président de la Guinée-Bissau le 26 juillet, cinq mois après l’assassinat du président Joao Bernardo Vieira par des militaires.

Deux personnalités tuées

Le 5 juin, l’armée avait annoncé, par un communiqué, avoir déjoué un complot qui visait à renverser le gouvernement en place, à "liquider physiquement" le chef d’Etat major intérimaire José Zamora Induta et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

Les militaires avaient alors tué deux hommes politiques présentés comme les investigateurs de cette tentative: le ministre de l’Administration territoriale Baciro Dabo, qui était également candidat à la présidentielle, et l’ancien ministre de la Défense Helder Proença.

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L’armée avait affirmé que ces deux hommes avaient été tués "pour avoir opposé une résistance pendant leur arrestation". Deux gardes du corps de M. Proença avaient également été tués.

Cinq personnes restent poursuivies

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Quant à M. de Pina, il a déclaré à l’AFP avoir eu la vie sauve ce jour-là grâce à un missionnaire qui l’a caché à Bissau: "Je m’étais réfugié dans une paroisse après avoir appris que j’étais activement recherché par des militaires qui m’accusent de faire partie des auteurs du coup d’Etat" a-t-il dit.

Selon le parquet, deux autres députés du parti au pouvoir (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap vert, PAIGC), Marciano Silva Barbeiro et Daniel Gomes, restent poursuivis pour complicité dans la tentative de coup d’Etat, ainsi que trois officiers supérieurs des forces armées.

De source proche de l’Assemblée, une délégation parlementaire doit se rendre prochainement à Dakar pour entendre ces députés et officiers, réfugiés au Sénégal.

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