Afrique du Sud : fin de la grève des ouvriers automobile

Le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (Numsa) a annoncé la fin de la grève des ouvriers des producteurs de composants automobiles. Les travailleurs ont obtenu une hausse de 10% de leur salaire.

60% de la production automobile en Afrique du Sud est destinée à l’exportation. © Reuters

60% de la production automobile en Afrique du Sud est destinée à l’exportation. © Reuters

Publié le 7 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Les employés des fabricants de composants automobiles en Afrique du Sud ont repris le chemin de l’usine. La grève qu’ils menaient depuis quatre semaines a pris fin suite à la signature, le 6 octobre, d’un accord entre les entreprises du secteurs et le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (Numsa). Selon les termes de cet accord, les travailleurs du secteur recevront une augmentation de 10% de leur salaire durant la première année d’application de l’entente, puis une hausse de 8% durant les deux années suivantes.

Impact économique

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L’économie sud-africaine a été durement frappée par la succession de mouvements de grève, conduits par des salariés mécontents de leurs conditions de vie. La production automobile sud-africaine, par exemple, a été quasi-paralysée au cours des derniers mois par la double grève menée successivement par les employés des constructeurs automobiles puis par ceux des fabricants de leurs composants.

Ces perturbations devraient avoir de graves conséquences sur ce secteur qui représente 6% du PIB et 12% des exportations de l’Afrique du Sud. Ainsi, la grève de quatre semaines menée durant le mois d’août par plus de 30 000 travailleurs des constructeurs automobiles présents sur le territoire sud-africain (BMW, General Motors, Ford, Mercedes, Nissan, Toyota et Volkswagen), aurait entraîné une perte de production estimée à deux milliards de dollars, selon les chiffres rapportés par la BBC.

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Ces mouvements de grève qui ont particulièrement affecté les industries exportatrices (les mines notamment et l’automobile) peuvent menacer, à moyen terme, l’attractivité économique de l’Afrique du Sud. La Banque centrale sud-africaine s’est alarmée en septembre 2013 des dégâts causés par les conflits du travail, notant particulièrement le ralentissement de la production dans les mines et les usines, mais aussi le déficit commercial qui atteint 19,05 milliards de rands (environ 1,9 milliard de dollars) en août 2013, le plus important en sept mois.

Puissance des syndicats

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La situation ne s’arrange guère du côté des investisseurs. Le constructeur Allemand BMW a annoncé début octobre qu’il renonçait à l’expansion de ses activités en Afrique du Sud, en raison de « l’agitation ouvrière ». Le groupe allemand compte en effet une usine d’assemblage près de la capitale Pretoria, qui doit théoriquement fonctionner 24 heures par jour. Mais la grève a réduit sa production de 350 à 85 véhicules par jour, soit une perte de 11 000 unités au total.

Si Numsa a balayé la déclaration de BMW du revers de la main, rejetant « le chantage » du constructeur, il n’en demeure pas moins que depuis 2000 les salaires réels ont augmenté de 53% en Afrique du Sud, alors que la productivité moyenne des travailleurs baissait de 41%, rapporte Reuters. Le Fonds monétaire international a jugé, pour sa part, que la puissance des syndicats crée des risques pour l’économie sud-africaine.

Aussi, le FMI prévoit une croissance de 2% en 2013, contre 2,5% en 2012. La première économie d’Afrique peine à rebondir et à créer des emplois pour occuper ses millions de chômeurs, qui représentent officiellement 25% de la population active.

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