La Côte d’Ivoire et le Bénin plus que jamais dans le collimateur d’Ibrahim Traoré

Au Burkina Faso, le chef de la junte au pouvoir a de nouveau accusé Abidjan, dans un discours prononcé ce 11 juillet, de vouloir déstabiliser son pays. Il a également critiqué Cotonou, répétant que son voisin hébergeait « deux bases françaises ».

Ibrahim Traoré, près de Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 2023. © Alexey DANICHEV/POOL/AFP

Ibrahim Traoré, près de Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 2023. © Alexey DANICHEV/POOL/AFP

Publié le 11 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Le chef du régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, s’en est pris ce jeudi 11 juillet à ses voisins ivoiriens et béninois, accusés de vouloir déstabiliser son pays, dans un contexte de tensions diplomatiques en Afrique de l’Ouest.

Dans un discours de plus d’une heure trente adressé aux « forces vives » du Burkina Faso, le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, a déroulé les grandes orientations qu’il veut donner au pays pour les cinq prochaines années — fin mai, une charte permettant au régime militaire de rester cinq ans de plus à la tête du pays a été adoptée. Sur le volet diplomatique, il s’en est pris aux « impérialistes », accusés de vouloir piller et déstabiliser le Burkina Faso mais aussi certains de ses voisins ouest-africains.

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« Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire« , a-t-il lancé, assurant qu’Abidjan hébergeait « un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina. « Nous vous montrerons des preuves physiques », a-t-il ajouté.

Souhait de « recadrer la communication »

Le capitaine Traoré qui a fait de la souveraineté de son pays un point cardinal de sa gouvernance, tournant le dos à la France, reprochant notamment à la Côte d’Ivoire d’être encore un allié de Paris. Ce 11 juillet, il a également critiqué le Bénin, assurant que son voisin hébergeait « deux bases françaises », dans sa partie nord. Selon lui, ces bases seraient un « centre des opérations des terroristes » qui frappent régulièrement le Burkina Faso.

Ces accusations, rejetées par Paris et Cotonou, avaient déjà été formulées plus tôt cette année, par le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine.

Le Burkina Faso forme avec ses voisins, le Niger et le Mali, eux aussi dirigés par des régimes militaires et ciblés par des groupes jihadistes, une confédération baptisée Alliance des États du Sahel (AES). Ils ont quitté en janvier la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

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Dans son discours, prononcé sans note et sous les acclamations des « forces vives » réunies au palais des Sports de Ouagadougou, Ibrahim Traoré a évoqué d’autres domaines et notamment le secteur minier. « Nous allons récupérer nos permis d’exploitation et exploiter nous-même » nos minerais, et notamment l’or, a-t-il lancé.

Il a également souhaité « recadrer la communication », autour du Burkina Faso. « Vous ne pouvez pas m’aimer mais vous devez aimer votre pays. Nous n’allons pas permettre aux Burkinabè de communiquer contre le Burkina Faso », a-t-il déclaré.

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(avec AFP)

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