Libération d’humanitaires d’Action contre la faim
Quatre employés européens de l’ONG française ACF et leurs deux pilotes kényans enlevés en novembre en Somalie par des hommes armés ont été libérés mardi après neuf mois de détention dans un pays où les étrangers sont régulièrement la cible d’enlèvements crapuleux.
Les quatre employés d’Action contre la Faim (ACF) – deux Françaises, un Belge et un Bulgare – et les deux pilotes sont "apparemment en bonne santé", a indiqué dans un bref communiqué ACF après l’annonce de leur libération par la présidence française.
Le président français Nicolas Sarkozy "se réjouit et exprime son vif soulagement après l’annonce de la libération" des six otages, a indiqué dans un communiqué la présidence, selon lequel M. Sarkozy "a réaffirmé sa détermination à lutter contre ces actes criminels, aux côtés de tous nos partenaires de la communauté internationale".
Le président français a "adressé ses chaleureuses félicitations à tous ceux dont l’implication a permis le dénouement de cette prise d’otages", ajoute le texte, sans faire état du versement ou non d’une rançon aux ravisseurs.
"Immense soulagement"
De son côté, ACF a fait part de son "immense soulagement" après les libérations et a "remercié les communautés somaliennes ainsi que les autorités des différents pays d’origine de ces expatriés pour leur soutien sans faille et les familles des otages pour leur confiance".
Selon des sources humanitaires dans la région, les six ex-otages étaient attendus à Nairobi, capitale du Kenya où sont basées la majorité des organisations humanitaires intervenant en Somalie, pays livré au choas depuis le début d’une guerre civile en 1991.
"Les ex-otages sont actuellement examinés par des médecins et pris en charge par les équipes d’Action contre la Faim", selon ACF.
Ils avaient été enlevés le 5 novembre par un groupe d’hommes en armes alors qu’ils rejoignaient l’aéroport de Dhusa Mareb (250 km aun ord-ouest de Mogadiscio) afin de rentrer sur Nairobi.
ACF est présente en Somalie depuis 1992. Vu la dangerosité du pays, l’ONG n’y a pas actuellement d’employés étrangers basés en permanence.
Enlèvements en recrudescence
Les enlèvements d’étrangers, notamment de journalistes, et de membres d’organisations humanitaires, y compris somaliens, ont augmenté de façon inquiétante depuis plus d’un an en Somalie.
Le 18 juillet, trois employés étrangers d’une organisation humanitaire ont été enlevés au Kenya à la frontière somalienne par des hommes armés qui les ont emmenés en Somalie, où ils sont toujours otages.
Quatre jours auparavant, deux agents des services de renseignements français avaient été enlevés par des hommes armés dans leur hôtel à Mogadiscio. Selon des sources somaliennes, ils sont détenus par les insurgés islamistes qui veulent renverser le gouvernement de transition somalien soutenu par la communauté internationale.
Une journaliste canadienne, Amanda Lindhout, et un photographe australien, Nigel Geoffrey Brennan enlevés le 23 août près de Mogadiscio, sont également toujours retenus captifs.
Un Kényan et un Britannique, employés d’une société indienne sous contrat avec une agence d’aide de l’ONU, sont également otages depuis le 1er avril 2008, après avoir été enlevés non loin de la ville portuaire de Kismayo (500 km au sud de Mogadiscio).
Les ravisseurs exigent généralement des rançons pour libérer leurs otages, à l’instar des pirates qui multiplient depuis début 2008 les attaques de navires au large des côtes de Somalie.
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