Interpellation d’un activiste influent opposé à la nouvelle Constitution

Un activiste nigérien influent, qui a lancé un appel à la mobilisation face à l’adoption très controversée d’une nouvelle Constitution accordant une rallonge de trois ans au président Mamadou Tandja, a été interpellé lundi, a indiqué l’un de ses collègues.

Publié le 10 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Marou Amadou, qui dirige le Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (FUSAD), "a été interpellé par des policiers en civil près de son domicile à la sortie d’une mosquée où il venait de faire sa prière matinale", a indiqué à l’AFP Ali Idrissa.

Il est accusé d’"atteinte à la sûreté de l’Etat", selon M. Idrissa.

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Dans une déclaration dimanche, le Fusad a "rejeté en bloc" le référendum du 4 août ayant permis l’adoption d’une nouvelle Constitution et décrété la "mobilisation générale (. . . ) jusqu’à la chute effective du régime d’exception du lieutenant colonel Mamadou Tandja".

"Ultime appel"

La nouvelle Constitution permet au chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir encore trois ans au lieu de se retirer au terme d’un deuxième quinquennat en décembre, comme prévu par la Constitution en vigueur depuis 1999.

Le résultat du référendum, annoncé vendredi par la Commission électorale (Céni), doit être validé par la Cour constitutionnelle. Mamadou Tandja devra ensuite promulguer la nouvelle Constitution qui renforce ses pouvoirs.

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Le Fusad a aussi "lancé un ultime appel aux forces armées nigériennes, aux chefs traditionnels, aux Oulémas et aux intellectuels à se désolidariser une fois pour toute du projet autocratique de M. Tandja".

Marou Amadou, qui est également le porte-parole du Front de défense de la démocratie (FDD), l’un des trois principaux fronts opposés aux desseins du président, avait été gardé plusieurs jours à la police en juillet, après une déclaration du FDD invitant l’armée à la désobéissance.

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La Raddho dénonce

Il avait démissionné de la Céni après qu’elle eut accepté d’organiser le référendum qu’elle avait dans un premier temps écarté de son programme.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), une ONG basée à Dakar, s’est dite "très préoccupée" lundi suite à l’interpellation de M. Amadou.

"Il s’agit de neutraliser un des leaders les plus dynamiques du mouvement associatif nigérien et ouest-africain pour affaiblir la résistance contre le coup de force constitutionnel" de Mamadou Tandja, a estimé l’organisation dans un communiqué.

La Raddho "exige la libération immédiate et sans condition de Marou Amadou et condamne énergiquement cette intimidation à l’endroit des défenseurs des droits de l’Homme".

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