Jeux olympiques de Paris : sans Jabeur, ni Hafnoui, la Tunisie fait grise mine
Avec la tenniswoman Ons Jabeur et le nageur Ahmed Hafnaoui, la Tunisie nourrissait de légitimes ambitions de médailles. Mais leur forfait a douché l’optimisme local, même si quelques athlètes peuvent décrocher des succès à Paris.
L’histoire d’amour entre les Jeux olympiques et Ons Jabeur (29 ans) n’a pas encore commencé, et ce ne sera pas encore pour cette fois. L’occasion s’est pourtant présentée à trois reprises, mais à chaque fois, tout s’est arrêté dès le 1er tour. D’abord en 2012 à Londres, face à l’Allemande Sabine Lisicki (6-4, 0-6, 5-7), sur une surface, le gazon, qu’elle affectionne pourtant. Quatre ans plus tard à Rio de Janeiro, c’est la Russe Daria Kasatnika qui met brutalement fin aux ambitions de la Tunisienne (6-3, 1-6, 6-7). Et à Tokyo, en 2021, le scénario se répète face à l’Espagnole Carla Suarez Navarro, qui expédie les affaires courantes en deux sets (4-6, 3-6), alors que Jabeur visait clairement le podium.
Cette année, elle a décidé de faire l’impasse sur le tournoi olympique féminin, non en raison d’une blessure, mais plutôt pour l’éviter. Le 18 juin dernier, entre les internationaux de France de Roland-Garros, où elle avait atteint les quarts de finale, et avant Wimbledon, Ons Jabeur avait annoncé son forfait pour les JO, pour « préserver son genou droit, en raison de changement de surface (la terre battue aux JO, ndlr) », où elle avait subi une intervention chirurgicale en 2023, afin de ne pas compromettre la suite de sa saison.
Cette mauvaise nouvelle pour le sport tunisien est intervenue quelques semaines après que le nageur Ahmed Hafnaoui a déclaré forfait, confirmant des rumeurs persistantes. Le géant (1,95 m) de 21 ans était sans aucun doute celui sur lequel le pays comptait le plus pour rapporter quelques titres. En 2021, il avait remporté la médaille d’or aux JO de Tokyo sur 400 m. Deux ans plus tard, toujours au Japon – à Fukuoka – le natif de Métlaoui avait réalisé un quasi sans-faute lors des Championnats du monde, en gagnant le 1500 m nage libre (devançant l’Américain Robert Finke) et le 800 m. Il s’était contenté de la seconde place sur 400 m.
Des chances de médaille en taekwondo
À Paris, la délégation tunisienne, amputée de ses deux meilleurs athlètes, sera représentée par treize femmes et treize hommes, dans treize disciplines, dont aucune de sport collectif. Elle essaiera de faire aussi bien qu’à Tokyo où, outre Hafnaoui, Mohamed Khalil Jendoubi (22 ans) s’était hissé sur le podium, en remportant la médaille d’argent en taekwondo (58 kg). Depuis cette performance olympique, le sportif a confirmé qu’il était bien un des meilleurs spécialistes mondiaux, en terminant troisième des Championnats du monde 2022 et en gagnant ceux d’Afrique la même année ainsi que les derniers Jeux africains organisés à Accra en mars 2024. Firas Katoussi (28 ans), s’est également illustré dans la catégorie des 80 kg, en gagnant les derniers Championnats d’Afrique et les Jeux africains.
Il conviendra également de suivre de près les performances de la lutteuse Zhaineb Sghaier (21 ans), qui a remporté la médaille d’or aux Championnats d’Afrique 2024 à Alexandrie dans la catégorie des 76 kg, et de sa compatriote Siwar Bousetta (24 ans), championne continentale en 2023. Mais on l’a bien compris, les absences d’Ons Jabeur et d’Ahmed Hafnaoui ont quelque peu douché l’optimisme des Tunisiens…
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