Iran : la France hausse le ton sur l’affaire Clotilde Reiss
Paris « exige » la libération de Clotilde Reiss, la jeune Française emprisonnée en Iran pour sa participation à la contestation dans ce pays, et qui a comparu samedi devant un tribunal à Téhéran, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
"Je veux m’adresser avec force aux autorités iraniennes : ces allégations ne tiennent pas, Clotilde Reiss n’est coupable de rien du tout", a déclaré M. Kouchner dans un entretien à la chaîne d’information LCI.
"Nous voulons, nous exigeons, nous souhaitons au plus vite sa libération", a-t-il ajouté.
"Cette jeune femme était enseignante à Ispahan, elle n’a rien fait d’autre que de marcher pendant une heure une fois et une heure et demie une autre fois avec les manifestants; elle n’a pas envoyé de rapport mais une note très brève au directeur de l’Institut de recherches iraniennes, qui est un institut culturel comme nous en avons 27 autres dans le monde", a encore déclaré Bernard Kouchner.
Accusations "dénuées de tout fondement"
Selon l’agence officielle iranienne Irna, Clotilde Reiss, âgée de 24 ans et arrêtée le 1er juillet alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’Iran, a reconnu samedi devant le tribunal avoir participé à des manifestations et avoir rédigé un rapport pour un institut dépendant de l’ambassade de France.
A la suite de sa comparution, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré samedi dans un communiqué qu’il "renouvelle sa demande de libération immédiate" de la jeune femme, les accusations portées contre elle étant "dénuées de tout fondement".
Paris a également demandé la libération de Nazak Afshar, une employée franco-iranienne de l’ambassade de France arrêtée pour sa part jeudi dernier et qui comparaissait également samedi pour sa participation aux manifestations qui ont suivi la réélection le 12 juin du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
L’UE s’en mêle
"Il ne s’agit pas simplement de deux françaises mais de deux citoyennes européennes et la démarche est collective", a à ce titre souligné M. Kouchner.
La présidence suédoise de l’Union européenne s’est également élevée contre le procès de ces deux femmes et d’un employé local de l’ambassade de Grande-Bretagne, et a demandé que ces trois personnes soient "libérées rapidement".
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