Vers un accord de sortie de crise ?

Les acteurs de la crise malgache pourraient parvenir samedi à Maputo (Mozambique) à un accord de sortie de crise politique. L’accord concernerait la charte de transition.

Publié le 5 août 2009 Lecture : 3 minutes.

Des participants à une réunion intermalgache, organisée depuis mercredi à Maputo, se sont dits optimistes dans la nuit de vendredi à samedi sur la conclusion dans la journée d’un accord politique de sortie de crise après avoir discuté de la charte de la transition.

"Nous ne sommes pas loin de la sortie de crise", a indiqué à la presse le médiateur de l’Union africaine (UA) Ablassé Ouédraogo, à l’issue d’une longue réunion consacrée à la charte de transition vendredi soir.

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"On a extrait de la charte un accord politique de Maputo qui reprend dans les grandes lignes la charte du 15 juin (établie lors d’un précédent round de négociations, ndlr). On devrait signer les deux documents", a-t-il ajouté précisant que les participants allaient discuter à partir de samedi matin des "détails" de cette charte, notamment des nominations.

Feuille de route pour une présidentielle

"On a donc une feuille de route pour la transition (. . . ) qui devrait aboutir à l’élection présidentielle dans 15 mois", a précisé M. Ouédraogo.

Les anciens présidents Albert Zafy et Didier Ratsiraka se sont dit optimistes sur la conclusion d’un accord samedi. "On termine la charte demain", a déclaré à l’AFP M. Ratsiraka.

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La question du sort du président Marc Ravalomanana, en exil depuis mars en Afrique du Sud, restait cependant en suspens. En juin, elle avait fait achopper les négociations.

Cette question a bloqué les débats pendant une journée et demie. Faute d’accord vendredi soir, il a été décidé de changer provisoirement de thème pour faire avancer les négociations et discuter de la charte de la transition qui, une fois signée après avoir réglé les désaccords, établirait le fonctionnement de l’Etat et les modalités d’un retour à l’ordre constitutionnel.

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Le cas épineux de Ravalomanana

Ces pourparlers sont destinés à trouver une issue à la crise politique née du bras de fer entre M. Rajoelina et M. Ravalomanana depuis janvier. Face aux crises récurrentes que connaît le pays, deux ex-chefs d’Etat Didier Ratsiraka et Albert Zafy, ont été également conviés à la table des négociations afin de trouver une solution durable.

M. Ravalomanana, lâché par l’armée et sous la pression de la rue, avait transféré ses pouvoirs le 17 mars à un directoire militaire qui les avait immédiatement remis à M. Rajoelina, alors chef de l’opposition et maire de la capitale Antananarivo.

Il avait été condamné en juin à Madagascar à quatre ans de prison pour "conflits d’intérêts" dans l’achat fin 2008 d’un avion présidentiel qui avait cristallisé l’opposition à son régime et contribué à sa chute.

Sans amnistie, il ne peut rentrer à Madagascar pour de nouvelles élections, en particulier pour celle prévue à la fin de la période de transition.

Jeudi soir, un délégué de la mouvance Rajoelina avait expliqué à l’AFP que "deux choses n'(étaient) pas négociables: Rajoelina doit être président de la transition, et (. . . ) Ravalomanana ne peut rentrer à Madagascar".

Ratsiraka bientôt de retour au pays

Dans le même temps, à Madagascar, quatre ex-collaborateurs de M. Ravalomanana, accusés d’avoir été les commanditaires d’attentats commis en juillet à Antananarivo, ont été inculpés et assignés à résidence, a-t-on appris vendredi auprès d’un de leurs avocats.

La seule avancée notoire jusqu’à présent du "sommet" de Maputo est "l’annulation des sanctions et des peines infligées" jeudi à l’encontre de M. Ratsiraka, selon une source proche de la médiation.

M. Ratsiraka, exilé en France depuis la crise post-électorale de 2002, a été condamné par contumace en 2003 à dix ans de travaux forcés pour "détournement de deniers publics" et à cinq ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Sa condamnation avait été prononcée alors que M. Ravalomanana était président.

Interrogé vendredi par la presse pour savoir quand il comptait rentrer au pays, M. Ratsiraka a répondu: "Le plus rapidement possible".

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