M23, Kemi Seba, stress au RHDP, Ryanair vs Air Arabia Maroc, investissement « verts »… Les 5 infos qu’il ne fallait pas rater cette semaine
La RDC peine à contenir l’avancée du M23 et tente de maintenir sa cohésion ; Kemi Seba, activiste panafricain, s’est vu retirer sa nationalité française ; légère panique dans les rangs du RHDP ; un match de haut vol au Maroc et des investissements verts dans le rouge : voici votre Brief de la semaine.
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1 – Le M23 chamboule tout en RDC
Avancée. Les rebelles du M23 avancent dans le Nord-Kivu et font des dégâts, mais pas que sur le terrain. Le mouvement armé soutenu par le Rwanda a effectué une percée la semaine dernière en prenant la ville de Kanyabayonga, exportant son influence « en dehors de sa zone d’activité traditionnelle », expliquait notre journaliste Romain Gras, spécialiste de la RDC et des Grands Lacs. Jamais, depuis le début du conflit, le rapport de force n’a autant paru pencher en défaveur des Forces armées congolaises (FARDC).
Soutiens. Cette avancée poursuit l’œuvre de déstabilisation de la région. Dans leur nouveau rapport, le groupe d’experts de l’ONU, mandatés par le Conseil de sécurité, dit avoir eu confirmation d’un « soutien actif » au M23 de membres des services de renseignement ougandais, pays voisin accusé par Kinshasa de jouer un jeu trouble. Une accusation « risible » et « sans fondement », a affirmé ce 10 juillet le porte-parole adjoint de l’armée ougandaise.
Le rapport pointe également la responsabilité du Rwanda, accusant les autorités de Kigali d’avoir « violé l’intégrité et la souveraineté de la RDC » et les jugent « responsables des actions du M23 » de par le soutien qu’elles apportent à leur « conquête territoriale ».
Dissuasion. Côté Congo, les autorités militaires font face à de plus en plus de défections. Yassim Kombi, notre reporter dans le Nord-Kivu a pu assister à des procès de soldats accusés de « fuite devant l’ennemi » et de « violation des consignes ». Ils ont été condamnés à mort. « Ce procès a un caractère dissuasif et pédagogique, explique à Jeune Afrique Mélissa Muhasa, magistrate près du parquet militaire de la garnison de Butembo. Il faut faire voir aux militaires que fuir les lignes de combat ne les protège pas, et que ça les expose à des sanctions lourdes. »
Une émission de trop. L’ambiance est lourde aussi à Kinshasa. L’administration Tshisekedi a fort peu apprécié que Koffi Olomidé, star de la rumba congolaise, invitée dans l’émission à succès « Le Panier, the Morning Show », donne son avis, en des termes critiques, sur la situation dans l’Est. « Nous sommes tapés, on nous gifle, on fait de nous ce qu’on veut, a-t-il lancé. J’ai vu les camions de ces gens-là, qui viennent tranquillement, et personne pour les en empêcher. J’ai vu que nos militaires vont à la guerre à moto. J’ai des larmes ! » Des propos qui passent très mal dans les cercles du pouvoir, et Jessy Kabasele, le présentateur de l’émission à succès, vient d’en faire l’amère expérience. Le 10 juillet, la RTNC lui a formellement reproché, dans un courrier, de n’avoir pas suffisamment réagi face à la star. L’animateur est suspendu à titre préventif et l’émission a disparu de la grille des programmes.
2 – Kemi Seba a perdu sa nationalité française
La conséquence. C’est dans un décret daté du 8 juillet 2024 et paru ce 9 juillet au Journal officiel français que la nouvelle est tombée. « Sur l’avis conforme du Conseil d’État, est déclaré avoir perdu la nationalité française Stellio Gilles Robert Capo Chichi », peut-on y lire. Né à Strasbourg de parents béninois naturalisés français, Kemi Seba, 42 ans, possède en revanche toujours la nationalité béninoise.
Les causes. Le leader du groupe Urgences panafricanistes a organisé ces dernières années plusieurs conférences au cours desquelles il a été très critique à l’égard de la France et a dénoncé le franc CFA. Des positions qui lui ont valu plusieurs expulsions et arrestations en Afrique de l’Ouest et qui ont contribué à accroître sa popularité sur les réseaux sociaux. Fin mars, il avait brûlé son passeport français et avait diffusé la vidéo.
3 – Coup de stress au RHDP
Ira ? Ira pas ? À Abidjan, la question est sur toutes les lèvres. Le chef de l’État Alassane Ouattara (ADO) briguera-t-il un quatrième mandat en octobre 2025, ou mettra-t-il en orbite un dauphin au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ? Personne n’en sait rien et il est fort probable que le principal intéressé n’ait lui-même pas encore tranché. Ils étaient nombreux à attendre un éclaircissement, sinon une annonce officielle, lors du traditionnel discours à la Nation, le 18 juin dernier. Le président s’en est sorti par une boutade, éludant le sujet : « Mon protocole me dit que vous êtes déçus, mais ce sera pour la prochaine fois », a-t-il déclaré dans un grand sourire.
Sauf que du côté du parti au pouvoir, certains trépignent d’impatience… Notamment ceux qui s’inquiètent de l’émergence de Tidjane Thiam à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et des attentes grandissantes de la population…
4 – Le match de la semaine : Ryanair défie Air Arabia Maroc sur son terrain
Défi. Jusque-là absente du marché interne marocain, la compagnie low cost irlandaise Ryanair vient de lancer onze lignes domestiques. De quoi contrarier les activités d’Air Arabia Maroc, contrôlé par la famille Bensalah et Othman Benjelloun. La compagnie doit donc s’aligner tant bien que mal sur les prix de son concurrent. « Mais ce n’est pas évident, vu la force de frappe de Ryanair », commente pour JA une source du secteur. Ainsi, si la compagnie irlandaise propose un aller simple Agadir-Fès, le 11 juillet, à 380 dirhams (35,52 euros selon une simulation réalisée le 8 juillet), Air Arabia propose le même vol le 12 juillet à 464 dirhams (43,46 euros). L’écart se creuse encore plus pour d’autres vols, comme celui reliant Marrakech à Fès : 228 dirhams pour Ryanair contre le double pour Air Arabia.
5 – Investissements « verts » : comment sortir du cercle vicieux des dettes africaines ?
Comment financer le vert quand les comptes sont dans le rouge ? Les dettes africaines ne sont pas uniquement un frein pour le développement économique, elles empêchent également les États de financer la lutte contre le changement climatique. Bien que responsable de seulement 3,9 % des émissions mondiales de C02, l’Afrique doit mobiliser 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030, selon les estimations 2022 du groupe de recherche indépendant Climate Policy Initiative, sur la base des projections de 51 pays africains. Un coût nécessaire à la mise en œuvre de leur plan d’action afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux conséquences de la crise écologique. En mars de cette année, seulement 300 millions de dollars avaient été mobilisés à ce titre, note l’Agence française de développement (AFD).
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