Le nouveau président iranien veut « engager un dialogue constructif » avec l’UE

Le réformateur Massoud Pezeshkian, élu président au début du mois, a confirmé sa volonté d’ouverture diplomatique dans une tribune parue le 13 juillet.

Massoud Pezeshkian devant un bureau de vote à Téhéran, le 5 juillet 2024.

Massoud Pezeshkian devant un bureau de vote à Téhéran, le 5 juillet 2024.

Publié le 13 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Élu président le 5 juillet en Iran, Massoud Pezeshkian a exposé les grandes lignes de politique étrangère qu’il entend mener, dans un article publié par Tehran Times le 13 juillet. « J’ai hâte d’engager un dialogue constructif avec les pays européens pour mettre nos relations sur la bonne voie », a-t-il écrit.

La porte-parole de la commission européenne, Nabila Massrali, avait auparavant félicité Massoud Pezeshkian pour son élection, déclarant que les 27 membres de l’UE étaient « prêts à s’engager avec le nouveau gouvernement conformément à la politique d’engagement critique de l’UE ».

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Dans sa tribune, le président déclare que les deux parties pourraient explorer « de nombreux domaines de coopération » si les Européens « mettaient de côté la suprématie morale qu’ils s’attribuent et les crises créées de toute pièce qui ont miné nos relations pendant si longtemps ».

« Sortir l’Iran de son isolement »

Lors de la campagne électorale, le réformateur Massoud Pezeshkian avait promis de « sortir l’Iran de son isolement » en établissant des « relations constructives » avec le monde, notamment les pays européens.

« Le peuple iranien m’a confié un mandat fort pour poursuivre vigoureusement un engagement constructif sur la scène internationale […] tout en insistant sur nos droits et notre rôle mérité dans la région et dans le monde », a-t-il écrit dans sa tribune.

Le président a également critiqué le retrait, en 2018, des États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans auparavant et qui visait à restreindre l’activité nucléaire de l’Iran en échange d’un allègement des sanctions. Washington avait dans la foulée rétabli des sanctions sur Téhéran.

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Russie, Chine et pays voisins

« Les États-Unis doivent reconnaître la réalité et comprendre, une fois pour toutes, que l’Iran ne répond pas – et ne répondra pas – aux pressions », a ajouté Massoud Pezeshkian. Il a en outre qualifié la Russie d’« allié stratégique précieux » et s’est dit prêt à « collaborer davantage » avec la Chine.

Concernant les pays voisins, Massoud Pezeshkian a appelé la Turquie, l’Arabie saoudite, Oman, l’Irak, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et les Émirats arabes unis à « renforcer les relations commerciales » avec l’Iran et à « relever les défis communs » dans la région.

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La présidentielle du 5 juillet en Iran était suivie avec attention à l’étranger alors que l’Iran est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire. Massoud Pezeshkian doit prêter serment fin juillet pour débuter un mandat de quatre ans.

Ses pouvoirs seront cependant limités : en Iran, le président est chargé d’appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est chef de l’Etat et ultime décideur sur les dossiers stratégiques.

(avec AFP)

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