Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye n’envisage pas de « rupture brutale » avec la France
Le président Bassirou Diomaye Faye a déclaré à la presse, samedi 13 juillet, vouloir discuter avec « sérénité » de la présence militaire française au Sénégal et poursuivre ses discussions de médiateur entre la Cedeao et l’Alliance des États du Sahel.
Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dit, samedi 13 juillet, sa volonté de discuter avec « sérénité » la question de la présence militaire française dans son pays, mais « sans rupture brutale ».
Élu sur la promesse d’une rupture avec l’ancien système, il ne s’est pas prononcé sur la date de fermeture éventuelle des bases françaises.
« Je ne peux pas vous dire quand ça aura lieu parce que même les modifications qui doivent intervenir entre pays doivent être discutées en toute sérénité et en toute amitié. Je ne pense pas qu’on ait besoin aujourd’hui, quel que soit le partenaire, d’aller vers des ruptures brutales », a-t-il déclaré, répondant à une question d’une journaliste.
Le président français, Emmanuel Macron, avait récemment annoncé que son pays prévoyait de réduire à quelques centaines d’hommes sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale.
La France dispose de plusieurs emprises militaires à Dakar. Elle a commencé à réduire sa présence en 2023 et ne devrait conserver qu’une centaine de militaires au Sénégal, contre 350 actuellement.
La Cedeao en difficulté
Bassirou Diomaye Faye a aussi reconnu, dans un entretien en langue wolof accordé à des médias sénégalais, que la Cedeao était en difficulté après le départ de trois de ses membres. Il a dit envisager avec humilité et sans illusion sa tâche de médiateur, pour les convaincre de revenir.
Il s’est engagé à essayer de faire revenir autour de la table de négociation les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Mali voisin, le Burkina Faso et le Niger, qio ont fait défection.
« J’ai la chance, où la malchance, de ne pas avoir été là quand les sanctions étaient prises par la Cedeao contre les États de l’AES. Ces États ne me regardent [pas] comme étant quelqu’un parmi ceux qui les ont sanctionnés. Donc, ils ont cette facilité à me parler plus qu’ils ne peuvent le faire avec les autres. C’est un atout qu’il faut mettre au service de la communauté », a-t-il fait valoir.
Le président sénégalais a par ailleurs évoqué plusieurs autres sujets sur la situation intérieure de son pays. Il a réaffirmé sa volonté de rediscuter les contrats mal négociés, selon lui par l’ancien régime.
Il a indiqué son intention de saisir la justice si les audits lancés dans tous les secteurs sur la gestion de l’argent public sous l’ancienne présidence révélaient des malversations.
Il a également assuré avoir trouvé un pays dans l’ »urgence ». Les nouvelles autorités ont depuis baissé les prix des produits de première nécessité et ouvert un vaste chantier de réforme de la justice.
(Avec AFP)
Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail
Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...