Le Hamas se retire des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza

Deux hauts responsables du Hamas ont annoncé dimanche l’arrêt des négociations sur un cessez-le-feu à Gaza, au lendemain d’une frappe israélienne ayant ciblé son chef militaire.

Des Palestiniens font la queue pour remplir des conteneurs d’eau, au milieu des décombres, dans la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 14 juillet 2024. © Bashar Taleb / AFP

Des Palestiniens font la queue pour remplir des conteneurs d’eau, au milieu des décombres, dans la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 14 juillet 2024. © Bashar Taleb / AFP

Publié le 14 juillet 2024 Lecture : 3 minutes.

Le Hamas a décidé l’arrêt des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au lendemain d’une frappe israélienne ayant visé son chef militaire, qui « va bien », ont annoncé, dimanche, deux hauts responsables du mouvement islamiste palestinien.

Cette annonce intervient après que, selon le Hamas, des frappes israéliennes ont tué, samedi 13 juillet, 92 Palestiniens dans le camp de déplacés d’al-Mawasi, dans le sud du territoire, près de Khan Younès, ainsi que 20 personnes dans le camp de réfugiés d’Al-Chati, à Gaza-ville, au nord, selon la défense civile.

la suite après cette publicité

Deux dirigeants du Hamas visés

De son côté, Israël a indiqué avoir visé, dans le secteur de Khan Younès, deux hauts dirigeants du Hamas, Mohammed Deif et Rafa Salama, respectivement chef de la branche armée et commandant à Khan Younès de l’organisation islamiste, présentés comme « deux cerveaux du massacre du 7 octobre », date de l’attaque du mouvement islamiste en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.

« La frappe a été menée dans une zone clôturée, gérée par le Hamas, où, selon nos informations » ne se trouvait « aucun civil », a affirmé de son côté l’armée israélienne, estimant que « la plupart des victimes étaient des terroristes ».

Dimanche, un haut responsable du Hamas a fait part de la décision du mouvement d’arrêter les négociations en vue d’un cessez-le-feu, dénonçant le « manque de sérieux » et les « massacres » israéliens « contre des civils non-armés ».

« Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a informé lors d’une série d’appels les médiateurs et des intervenants régionaux », de cette décision, a-t-il ajouté.

la suite après cette publicité

Un autre haut responsable du mouvement palestinien a annoncé que son chef militaire, Mohammed Deif, était en vie : il « va bien et supervise directement les opérations des brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas, NDLR) et de la résistance », a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat.

Vendredi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait annoncé qu’il n’y avait « pas de certitude » que Mohammed Deif et Rafa Salama aient été « éliminés ».

la suite après cette publicité

« Effroyable massacre »

La frappe attribuée par le Hamas à Israël dans le camp d’al-Mawasi constitue l’une des plus meurtrières depuis le début de la guerre. Le Hamas a dénoncé un « effroyable massacre ».

Indépendamment de son issue, l’opération de samedi envoie « un message de dissuasion » aux ennemis d’Israël et contribue à affaiblir le Hamas, a pour sa part affirmé Benjamin Netanyahu.

L’insaisissable Mohammed Deif avait lui-même annoncé dans un enregistrement diffusé par le Hamas, le matin du 7 octobre, le début de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ». Parmi les hommes les plus recherchés par Israël depuis de nombreuses années, il avait échappé, avant la frappe de samedi, à pas moins de six tentatives d’élimination.

A Gaza-ville, où l’armée israélienne opère depuis plusieurs semaines, la Défense civile palestinienne a aussi fait état de 20 morts samedi dans une frappe sur le camp de réfugiés d’al-Chati. Informations non commentées par l’armée israélienne.

Coup dur pour les négociations

Après des mois d’appels internationaux pour un cessez-le-feu, l’arrêt décidé par le Hamas des négociations porte un coup dur aux efforts des médiateurs (Qatar, Égypte et Etats-Unis) pour décrocher une trêve dans le territoire assiégé, où la situation humanitaire est épouvantable.

Le marathon diplomatique venait d’être relancé après une concession, la semaine dernière, du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d’otages et de Palestiniens détenus par Israël, en l’absence d’un cessez-le-feu permanent avec Israël.

Samedi soir, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Benjamin Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des « massacres odieux », selon un communiqué du mouvement islamiste.

« La position israélienne (…) consiste à placer des obstacles qui empêchent de parvenir à un accord », a dénoncé M. Haniyeh, mettant en avant à l’inverse « une réponse positive et responsable » du Hamas aux efforts des médiateurs.

M. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, et la libération de tous les otages.

En Syrie par ailleurs, l’agence de presse officielle Sana a fait état dimanche d’un soldat tué et de trois autres blessés dans des frappes israéliennes, qui ont visé selon l’armée israélienne un centre de commandement militaire syrien, des infrastructures et des cibles de l’unité de défense aérienne de l’armée syrienne.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Marche du 21 avril 2024 contre le racisme, l’islamophobie et pour la protection des enfants. © Xose Bouzas / Hans Lucas / AFP

Israël-Hamas : l’alarmante banalisation de l’usage du mot « antisémite »

Contenus partenaires