Les acteurs de la crise malgache entrent dans le vif du sujet

Le leader de la transition à Madagascar Andry Rajoelina et le président évincé Marc Ravalomanana devaient entrer jeudi dans le vif du sujet pour tenter de régler à Maputo les points d’achoppement à la signature d’une charte de transition, après une première rencontre la veille.

Publié le 5 août 2009 Lecture : 2 minutes.

En fin de matinée jeudi, MM. Rajoelina et Ravalomanana ainsi que deux anciens chefs d’Etat malgaches Didier Ratsiraka et Albert Zafy se sont retrouvés à huis clos, en compagnie des médiateurs avec lesquels chacun d’eux s’était auparavant entretenu.

Les quatre hommes représentent les principales mouvances politiques de Madagascar. Ils s’étaient rencontrés la veille pour la première fois depuis le début de la crise politique malgache en janvier. Une réunion au sommet qui doit durer jusqu’à samedi et qui est qualifiée d’"historique" par les médiateurs internationaux.

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Mercredi, "l’ambiance était très détendue (. . . ). Ils ont échangé leurs impressions mais ne sont pas parvenus à une conclusion", a expliqué le chef de la médiation, Joaquim Chissano, jeudi à son arrivée au centre international de conférences de Maputo.

"Je crois qu’il y a beaucoup de choses à dire et ça prendra du temps", a ajouté l’ancien président mozambicain.

Les sujets qui fâchent

La journée de jeudi devait être l’occasion d’aborder les sujets qui fâchent. "Le premier jour, ils étaient un peu timides. Les participants vont entrer jeudi dans le vif du sujet", a estimé à l’AFP une source proche de la médiation.

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Les quatre thèmes qui devaient être débattus sont la charte de transition, la loi électorale, la Constitution et la composition du Parlement, a précisé à l’AFP le secrétaire exécutif de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), Tomaz Salomao, dont l’organisation fait partie de la médiation.

La charte de transition a été élaborée lors de précédentes discussions entre les délégations des quatre chefs de file malgaches. Elle est destinée à mener Madagascar à de nouvelles élections.

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"Ça va aller, je suis optimiste", a simplement déclaré le président évincé Ravalomanana, jeudi à son arrivée au centre de conférences dans la capitale mozambicaine.

Son rival Rajoelina, aujourd’hui le nouvel homme fort de la Grande Ile, a de son côté réaffirmé sa volonté de "chercher une solution".

"La démocratie doit être respectée à tout prix"

En dépit d’une ambiance glaciale en face des caméras mercredi, les deux hommes se sont parlés lors de leur première réunion, a assuré M. Chissano. Ils ont même trinqué lors du dîner organisé dans la soirée, selon un des invités, et se sont serré la main, a affirmé une source diplomatique.

Dans son discours mercredi devant les autres chefs de file malgaches, M. Ravalomanana a souligné que "la démocratie devait être respectée et assurée à tout prix".

"Comme nous travaillons à trouver une solution à la crise, la volonté des Malgaches doit être prise en compte avant toute autre considération", a estimé M. Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud depuis son départ forcé du pouvoir le 17 mars.

A cette date, lâché par l’armée et sous la pression de la rue, il avait transféré ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à M. Rajoelina, alors le leader de l’opposition et maire de la capitale Antananarivo.

Depuis, la communauté internationale exige le retour à "l’ordre constitutionnel" et a suspendu la majeure partie de son aide au pays, un des plus pauvres de la planète.

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