Gaza : une cinquième école bombardée en huit jours

Le 14 juillet, le Hamas a annoncé son retrait des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au lendemain d’une frappe israélienne meurtrière qui a visé le chef militaire du mouvement palestinien islamiste Mohamed Deif.

Après les bombardements israéliens sur l’école Abou Araban de l’Unrwa transformée en abri dans le camp de réfugiés de Nuseirat, le 14 juillet 2024. © Eyad BABA / AFP

Après les bombardements israéliens sur l’école Abou Araban de l’Unrwa transformée en abri dans le camp de réfugiés de Nuseirat, le 14 juillet 2024. © Eyad BABA / AFP

Publié le 15 juillet 2024 Lecture : 3 minutes.

Au lendemain de la décision du Hamas de quitter la table des négociations après une nouvelle frappe meurtrière de l’armée israélienne, un responsable du mouvement palestinien a affirmé que le chef militaire Mohammed Deif était en vie, qu’il allait « bien » et « supervisait directement les opérations ».

« Repaire de terroristes »

Un autre responsable palestinien a expliqué la décision du mouvement de se retirer des négociations indirectes en vue d’un cessez-le-feu avec Israël menées via les pays médiateurs, Qatar, Égypte, États-Unis, en dénonçant les « massacres » israéliens « contre des civils non armés ». Le Hamas « est toutefois prêt à reprendre les négociations », quand Israël « fera preuve de sérieux, pour conclure un accord de cessez-le-feu » associé à un échange de prisonniers palestiniens contre des otages retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

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Le 14 juillet, l’armée israélienne a une nouvelle fois bombardé une école de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, qui abritait des déplacés dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, affirmant avoir « frappé des terroristes ». Selon elle, le bâtiment « servait de repaire » et de base pour des « attaques » contre les troupes israéliennes. Le bombardement du bâtiment scolaire Abou Arabane, « qui abrite des milliers de déplacés a fait 15 morts », principalement des femmes et des enfants, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal.

La veille, selon le Hamas, des frappes israéliennes ont tué 92 Palestiniens dans le camp de déplacés d’al-Mawasi, près de Khan Younès, dans le sud du territoire. Israël a indiqué avoir visé Mohammed Deif et Rafa Salama, commandant du Hamas pour Khan Younès – qui aurait été tué dans la frappe selon l’armée israélienne -, les deux étant présentés comme « deux cerveaux du massacre du 7 octobre ».

Rafa Salama a été tué dans cette frappe, a annoncé l’armée dimanche, en le présentant comme « l’un des « proches complices de Mohammed Deif ».

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Israël s’est attiré des critiques internationales pour ses attaques contre les écoles de la bande de Gaza. La France et l’Allemagne ont appelé à une enquête. Le gouvernement du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a lui appelé à ne pas rester silencieux face à un « massacre sans fin ».

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Au moins 141 personnes ont été tuées en 24 heures, a annoncé dimanche le ministère, soit un des plus lourds bilans depuis plusieurs semaines. Un responsable de l’Unrwa a raconté avoir assisté, à l’hôpital Nasser de Khan Younès, à « certaines des scènes les plus horribles » depuis le début de la guerre. « J’ai vu des bambins doublement amputés, des enfants paralysés et dans l’impossibilité de recevoir un traitement », a décrit Scott Anderson, coordinateur humanitaire adjoint et directeur des affaires de l’Unrwa à Gaza.

Le Hamas a dénoncé un « effroyable massacre » dans ce secteur, déclaré il y a plusieurs mois « zone humanitaire » par Israël, où les civils déplacés avaient été invités à se regrouper. « La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas » et « la plupart des victimes étaient des terroristes », s’est défendue l’armée. Cette opération a envoyé « un message de dissuasion » aux ennemis d’Israël et contribue à affaiblir le Hamas, a affirmé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.

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Coup dur

Après des mois de négociations restées vaines, le retrait du Hamas porte un coup dur aux efforts des médiateurs pour décrocher une trêve dans le territoire assiégé. Le marathon diplomatique venait d’être relancé après une concession du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d’otages en l’absence d’un cessez-le-feu permanent avec Israël.

Le 13 juillet, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Netanyahou de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des « massacres odieux ». Le Premier ministre a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, et la libération de tous les otages.

(Avec AFP)

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