Sans attendre les résultats du référendum, Tandja remercie déjà

Selon les premières estimations, portant sur les deux tiers des bulletins de vote, le « oui » devrait très largement l’emporter au référendum organisé par le président nigérien. Il pourra donc modifier la Constitution afin d’être rééligible à la présidence ad vitam aeternam.

Publié le 6 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président nigérien Mamadou Tandja a commencé jeudi à remercier les électeurs pour leur "confiance renouvelée", sans attendre les résultats officiels du référendum controversé devant lui permettre de briguer un nouveau mandat.

"Pour votre confiance renouvelée, à tous, MERCI", affirmait sur des affiches géantes placardées dans Niamey un message signé "Son excellence Mamadou Tandja, président de la République du Niger".

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Les résultats de deux tiers des votes ont été annoncés par la commission électorale (Céni), offrant sans surprise une large victoire du "oui" au référendum dénoncé comme un "coup d’Etat" par l’opposition et critiqué par une grande partie de la communauté internationale.

Selon les résultats provisoires annoncés par la Céni, le taux de participation à Niamey a oscillé entre 31 et 55%, selon les circonscriptions. Comme dans le reste du pays, le "oui" l’a emporté avec une majorité écrasante, avec un taux allant de 87,57% à 97,92% dans les cinq communes de la capitale.

"Nous avons déjà proclamé les résultats de 165 communes sur 265. Demain (jeudi) on a toutes les chances de clôturer cette proclamation des résultats globaux provisoires", a annoncé le président de la Céni Moumouni Hamidou.

Moumouni Hamidou avait indiqué mercredi que le taux de participation se situait entre "40% et 90%". La mobilisation, généralement faible en ville, semble avoir été compensée par un vote massif dans les zones rurales, où vivent environ 80% des Nigériens.

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Sortie ratée

L’opposition, qui a dénoncé un "coup d’Etat" du président, avait appelé à boycotter le scrutin.

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Le référendum portait sur l’adoption d’une nouvelle Constitution devant permettre à Mamadou Tandja – qui devait se retirer en décembre au terme d’un second quinquennat consécutif – de rester en fonction encore trois ans. Il pourra ensuite se représenter autant de fois qu’il le veut, selon le nouveau texte.

La communauté internationale a fait part de ses inquiétudes et tenté, en vain, de le dissuader d’organiser ce référendum. La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et Bruxelles a menacé d’interrompre les aides financières.

De nombreux observateurs estiment que Mamadou Tandja, 71 ans, a "raté sa sortie", après dix ans de stabilité à la tête de ce pays sahélien de près de 15 millions d’habitants, troisième producteur mondial d’uranium, et un redressement économique dont il peut se flatter.

Après avoir dissous le parlement en mai puis en juin la Cour constitutionnelle qui jugeait ce référendum illégal, il gouverne seul par décrets et ordonnances grâce aux "pouvoirs exceptionnels" qu’il s’est arrogés.

Les résultats finaux du référendum de mardi devront être validés par la Cour constitutionnelle.

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