Qui a tué le chef des « Talibans » ?
Le trouble subsiste toujours autour de la mort du chef des « Talibans ». L’armée assure qu’il était vivant lorsqu’elle l’a remis, la semaine dernière, à la police. Cette dernière argue pour sa part que Mohammed Yusuf a été tué lors d’un échange de coups de feu lors d’une tentative d’évasion.
L’armée nigériane a réaffirmé mercredi qu’elle avait remis vivant à la police le leader de la secte islamiste Boko Haram, tué la semaine dernière dans des circonstances controversées après des violences qui ont fait plusieurs centaines de mort dans le nord du pays.
"J’ai personnellement arrêté Mohammed Yusuf et l’ai remis à la police le même jour après un rapide interrogatoire", a affirmé à l’AFP le commandant de l’opération militaire intervenue jeudi à Maiduguri, le colonel Ben Ahonotu.
Mort trouble
"J’ai ensuite appris qu’il avait été tué lors d’un échange de coups de feu", a ajouté l’officier en précisant que l’interrogatoire de Yusuf avait été mené par un officier supérieur dont il n’a pas communiqué l’identité.
La police nigériane a affirmé que Mohammed Yusuf n’était pas mort durant sa détention, mais avait été tué lors d’un échange de coups de feu lors d’une tentative d’évasion.
L’ONG Amnesty International a accusé les forces de sécurité de "meurtres illégaux".
Le président nigérian Umaru Yar’Adua a ordonné mardi l’ouverture d’une enquête sur les violences de la semaine passée à Maiduguri et la mort de Mohammed Yusuf, 39 ans.
Rapport d’enquête sur les violences
Umaru Yar’Adua a dit espérer qu’un premier rapport d’enquête serait prêt "avant la fin de la semaine". Sur la base de ce document, il sera ensuite décidé si une enquête approfondie sera nécessaire, a-t-il poursuivi.
Selon des chiffres recueillis par l’AFP auprès des autorités et de la Croix-Rouge nigériane, près de 880 personnes ont péri dans les violences qui avaient démarré quand des membres de la secte Boko Haram, qui se réclame des talibans d’Afghanistan, avaient tenté d’attaquer un poste de police dans l’Etat de Bauchi.
Les violences s’étaient étendues aux Etats de Kano, Yobe et Borno, et en particulier dans sa capitale Maiduguri.
Les autorités nigérianes n’ont pas communiqué un bilan total de ces combats et n’ont pas indiqué non plus l’ampleur des pertes du côté des troupes fédérales.
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