Au Mali, un proche de l’imam Dicko incarcéré pour « opposition à l’autorité légitime »
Coordinateur général des associations de sympathisants de l’imam, Youssouf Daba Diawara avait été interpellé le 12 juillet. Il lui est reproché d’avoir organisé une activité politique en juin, alors qu’une suspension frappait depuis avril ce type de manifestation.
Youssouf Daba Diawara était le coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants (CMAS) de l’influent imam Mahmoud Dicko, dissoute depuis avril par les colonels au pouvoir au Mali depuis 2020. Il avait été interpellé le 12 juillet par des hommes qui se sont présentés comme des gendarmes.
Restriction des libertés
Il lui est reproché d’avoir organisé une activité politique en juin, alors qu’une suspension frappait depuis avril ce type de manifestation, avant sa levée le 10 juillet, a indiqué à l’AFP une source judiciaire au tribunal de grande instance de la commune 5 de Bamako. Le 15 juillet, Diawara a été placé sous mandat de dépôt par un juge de ce tribunal pour « opposition à l’autorité légitime », a indiqué à l’AFP la même source.
Youssouf Daba Diawara est un proche de l’imam Dicko, figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’état militaire en 2020. Ce chef religieux est l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte au pouvoir. Il est également l’un des rares à sembler pouvoir mobiliser, dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire. L’imam avait été reçu fin décembre en Algérie par le président Abdelmadjid Tebboune, provoquant une passe d’armes diplomatique entre les deux pays. Il n’est pas retourné au Mali depuis.
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La Synergie d’action pour le Mali, composée de 30 partis et mouvements d’opposition, dont la CMAS, a dénoncé « une arrestation arbitraire ». Le 15 juillet, des responsables politiques signataires d’une déclaration publiée le 31 mars par leur coalition, appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils, ont annoncé suspendre toute participation au cadre de concertation politique mis en place par les autorités tant que leurs membres ne seront pas libérés, dans un communiqué.
Les autorités ont écroué depuis fin juin 11 présidents de partis et opposants signataires de cette déclaration. Ils sont accusés de « complot ». Les militaires s’étaient engagés en 2022 à quitter le pouvoir en mars 2024 après des élections, à l’issue de deux années d’une période dite de « transition ». Ils ont manqué à cet engagement pris à l’époque sous la pression des États ouest-africains et de sanctions rigoureuses.
(Avec AFP)
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