Dadis renouvelle ses « engagements » devant la France
Au cours d’une entrevue à Conakry avec Alain Joyandet, Moussa Dadis Camara s’est de nouveau engagé à respecter ses promesses sur l’organisation d’un scrutin présidentiel pour un « retour rapide à la démocratie ». Le chef de la junte a aussi accusé l’ambassadeur français en Guinée de manipulations, et a salué son prochain départ.
Le chef de la junte en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a réitéré lundi "ses engagements" en vue d’"un retour rapide à la démocratie" au cours d’un tête-à-tête avec le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet, a annoncé lundi ce dernier à Conakry.
"Il a renouvelé ses engagements pris en janvier pour un retour rapide à la démocratie" a annoncé Alain Joyandet, en présence du président auto-proclamé de la Guinée qui le recevait au camp militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte.
En visite pour quelques heures à Conakry, l’émissaire français venait de s’entretenir avec le capitaine Camara, sept mois après le putsch.
Les militaires avaient pris le pouvoir le 23 décembre, peu après l’annonce du décès du général-président Lansana Conté qui régnait sans partage sur la Guinée depuis 24 ans.
Dadis absent du scrutin?
Avant de quitter Conakry pour Bamako, Alain Joyandet a ensuite précisé devant la presse: "Le capitaine Camara m’a réitéré qu’il avait bien l’intention de respecter le calendrier pour les élections" (législatives et présidentielle, qui doivent avoir lieu au dernier trimestre 2009).
"Je rappelle que début janvier le capitaine avait pris l’engagement avec le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) d’organiser ces élections avant la fin de l’année, mais il avait également pris l’engagement que lui n’allait pas participer à ces élections, ni les membres du CNDD et de son gouvernement", a-t-il souligné.
"C’est à lui maintenant qu’il appartient de renouveler ces engagements, il a dit qu’il le ferait dans les semaines à venir et donc je lui laisse faire ces différentes annonces", a conclu le représentant de la France, ancienne puissance coloniale.
De nombreux observateurs estimaient ces dernières semaines que les retards dans les préparatifs et l’absence de volonté politique forte pouvaient conduire à un report des scrutins.
L’ambassadeur de France critiqué
Auparavant, le capitaine Camara avait prononcé un long discours devant la délégation française, des ministres et des militaires guinéens, dans une salle décorée de portraits à son effigie.
Tout en adressant des louanges à la France, il s’en est alors pris vivement à son ambassadeur. "Je ne suis pas content de votre ambassadeur (Jean-Michel Berit, dont la mission s’achève cet été, ndlr), je suis content qu’il s’en aille", a-t-il lancé, ajoutant: "on n’a pas besoin de manipulations".
Alain Joyandet a ensuite répliqué que "le métier d’ambassadeur est très difficile", que "la France n’a qu’une seule diplomatie, une seule politique étrangère", avant de réaffirmer que son pays "est au côté de la Guinée".
Ces derniers mois, le chef de la junte avait déjà publiquement mis en cause l’ambassadeur d’Allemagne, qualifié de "mauvais élément" qui "dénaturait" sa politique.
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