A Kinshasa, affluence pour des opérations gratuites de la cataracte

De bouche à oreille, la nouvelle a fait le tour de Kinshasa: des ophtalmologues soudanais et pakistanais opèrent gratuitement de la cataracte dans une école islamique, où des centaines de malades affluaient vendredi dans l’espoir de se faire soigner.

Publié le 31 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

A l’initiative de l’ONG musulmane « Fondation Al-Basar international », une dizaine de médecins venus du Soudan voisin et du Pakistan, spécialistes des maux d’yeux, consultent à la pelle des centaines de malades par jour depuis mercredi, dans l’enceinte de l’école islamique de Lingwala, une commune au centre de Kinshasa.

Massés devant une des nombreuses salles de classes transformées pour l’occasion en infirmerie, les patients viennent des divers quartiers de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Ils attendent, à la queue-leu-leu, le début du traitement dans une énorme cohue.

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« Nous ne sommes là que pour huit jours, mais nous espérons consulter au moins 5. 000 personnes », affirme à l’AFP l’imam Ali Kitenge, coordonnateur du projet, débout au milieu d’une foule compacte qui semble s’impatienter.

Selon ce filiforme prédicateur à la fine barbe, vêtu d’un boubou blanc, 500 personnes devraient être opérées de la cataracte d’ici la fin de la séance, alors qu’une première édition en 2008 de cette ONG avait enregistré 3. 500 consultations pour 189 personnes opérés, durant la même période.

Selon des chiffres officiels, 50% des cas de cécité en RDC sont dus à la cataracte.

« C’est tout le monde qui vient (se faire soigner), riche ou pauvre, sans distinction de religion », assure l’imam Kitenge, qui sert aussi d’interprète aux médecins.

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« Vous voyez, les riches sont là aussi, avec leurs voitures », dit-il en souriant et montrant quelques véhicules, notamment des 4X4, garées dans la cour de l’école.

Selon lui, il y a environ 10 millions de musulmans en RDC sur près de 70 millions d’habitants.

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En attendant l’acheminement de leur matériel d’opération bloqué à l’aéroport de Kinshasa, pour des formalités administratives, le docteur Anass Aldawi, un des six ophtalmologues, se résout finalement à commencer ses consultations.

Une torche dans une main et un ophtalmoscope dans l’autre, le médecin soudanais éclaire, regarde, touche les yeux des malades, en majorité des sexagénaires.

En moins d’une minute, il passe au suivant et ainsi de suite. Au bout d’un quart d’heure, il a fini d’examiner 30 personnes. Une trentaine d’autres se bousculent pour accéder à la salle de classe.

Les personnes examinées repartent avec une ordonnance écrite en arabe.

« J’ai l’oeil gauche qui voit difficilement. Il (le médecin) m’a prescrit un médicament que je vais chercher à la pharmacie », affirme, soulagé, Francis Kofama, un congolais de 37 ans.

Devant le « bloc opératoire », situé dans un autre bâtiment un peu plus loin, son compatriote Charles Bubu, un septuagénaire, attend le début des d’opérations, avec une centaine d’autres patients.

« Il y a le brouillard qui me couvre un oeil (le cristallin), c’est ce qu’on doit enlever », explique M. Bubu.

« Il parait que ça ne fait pas mal. En douze minutes, ils ont déjà fini avec deux personnes. Ce sont des spécialistes », se réjouit-il.

A ses côtés, Roger Issa, grosses lunettes fumées qui cachent ses yeux, affirme avoir dépensé environ 400 dollars US pour les mêmes soins dans un hôpital public de Kinshasa.

« Non seulement c’est bien fait, mais c’est la gratuité qui attire les gens », dit-il.

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