Les avocats en grève en Guinée pour protester contre « les arrestations arbitraires »

Les arrestations, le 9 juillet, de deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir sont les dernières en date d’une longue série depuis l’arrivée au pouvoir de Mamadi Doumbouya.

Mamadi Doumbouya est le président de la transition guinéenne depuis le 5 septembre 2021. © Présidence de Guinée

Mamadi Doumbouya est le président de la transition guinéenne depuis le 5 septembre 2021. © Présidence de Guinée

Publié le 17 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Les avocats de Guinée feront grève pendant deux semaines pour protester contre « les arrestations arbitraires », a annoncé l’Ordre de la profession. Leur arrêt de travail doit durer jusqu’au 31 juillet, le jour où le tribunal où se déroule le procès des anciens responsables militaires et gouvernementaux, au procès du massacre du 28 septembre 2009, doit rendre son verdict, à Conakry. « L’audience se tiendra le 31 juillet sur le procès des évènements du 28 septembre », a déclaré le procureur du tribunal, Algassimou Diallo, sans préciser si la grève empêchera la lecture du jugement, mise en délibéré le 26 juin.

Les accusés, dont l’ex-dictateur Moussa Dadis Camara, répondent d’assassinats, actes de torture, viols, enlèvements et séquestrations, incendies et pillages commis en masse le 28 septembre 2009 et les jours suivants. Fin mai, le procureur a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre lui et six autres accusés, ainsi que la requalification des faits en crimes contre l’humanité.

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Manifestations interdites

Les avocats entendent « protester contre les arrestations arbitraires et autres kidnappings suivis de détentions au secret de citoyens guinéens », a expliqué leur porte-parole, Gabriel Kamano. Deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, ont été arrêtés le 9 juillet.

Ces arrestations sont les dernières en date d’une longue série depuis que le colonel Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir par la force en septembre 2021. Les autorités répriment toute voix tentant de mobiliser pour un retour des civils au pouvoir. Elles ont prononcé en 2022 la dissolution du FNDC, collectif de la société civile, après avoir interdit toute manifestation.

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Les grands partis sont réduits à l’inaction. Nombre de dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, mis en cause devant les juges ou poussés à l’exil. L’ancien chef d’état-major de l’armée et ex-numéro deux de la junte, le général Sadiba Koulibaly, est mort en détention en juin dans des circonstances non encore élucidées après avoir été condamné à cinq ans de prison ferme pour désertion et détention illégale d’armes.

Les autorités ont retiré le 22 mai leur agrément à quatre radios et deux télévisions.

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(Avec AFP)

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