Nigeria: l’armée tente d’anéantir les islamistes, combats dans deux Etats

Armée et police dans le nord du Nigeria tentaient mercredi d’écraser la résistance des extrémistes islamiques dans leur fief de Maiduguri et des combats ont repris dans l’Etat voisin de Yobe, après avoir fait officiellement au moins 260 morts en trois jours.

Publié le 29 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Les affrontements auraient fait 30 morts de plus mercredi dans l’Etat de Yobe, selon la police.

Des témoins ont entendu toute la nuit de mardi à mercredi des tirs dans certains quartiers de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno (nord-est). « Ca n’a pas arrêté », a déclaré à l’AFP par téléphone Abdul Mimini Hassan, un habitant de la ville. Les tirs ont cessé vers 04H30 (03H30 GMT) dans le quartier Bayan et des affrontements ont été ensuite signalés dans un quartier voisin, à un kilomètre des bases des extrémistes « talibans ».

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Des combats meurtriers avaient fait rage lundi dans cette ville berceau des fondamentalistes contre lesquels les forces de l’ordre ont lancé une vaste offensive. L’armée a tiré au mortier sur la maison du dirigeant de la secte, Mohamed Yusuf, avait indiqué un policier. « Nous ne savons pas s’il a été tué ou s’il a pu s’échapper ».

Juste avant son départ mardi pour le Brésil, le président Umaru Yar’Adua avait affirmé que « d’ici à la fin de la journée, tout serait rentré dans l’ordre » à Maiduguri. La situation est globalement « sous contrôle » dans cette région, avait-il assuré.

Les violences ont éclaté dimanche matin, quand des islamistes de la secte « Taliban », appelée en langue haoussa « boko haram » (« l’éducation occidentale est un péché ») ont tenté d’attaquer un poste de police dans l’Etat de Bauchi. Elles se sont propagées dans toute la région, touchant en tout quatre Etats: Bauchi, Borno, Kano et Yobe.

Dans l’Etat de Yobe, les combats ont repris mercredi matin à Hawan Malka, à l’extérieur de la ville de Potiskum, selon un habitant joint par téléphone. Les forces de l’ordre sont à la poursuite de membres de la secte qui se seraient cachés dans une forêt à 20 km de Potiskum, a-t-il poursuivi.

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Le chef de l’Etat, lui-même originaire du nord du pays, a ordonné lundi soir aux services de sécurité de se mettre en « alerte totale » et des renforts ont été dépêchés dans les Etats touchés.

La secte « Taliban » s’est fait connaître en 2004. Composée essentiellement d’étudiants en rupture d’université, elle comptait alors environ 200 membres. Sa dimension actuelle est inconnue. A l’instar de l’ancien régime taliban en Afghanistan, elle veut instaurer un Etat « islamique pur » dans le nord du Nigeria.

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Depuis cinq ans, elle a affronté à plusieurs reprises les forces de l’ordre, mais le bilan des violences depuis dimanche est le plus lourd qu’elle ait enregistré à ce jour.

Le nord du Nigeria, pays d’au moins 140 millions d’habitants, est à dominante musulmane et le sud est majoritairement chrétien. Douze Etats septentrionaux ont instauré la charia (loi islamique) depuis 2000. Des dignitaires musulmans nigérians ont condamné mercredi les affrontements entre forces de l’ordre et des fanatiques islamistes, les qualifiant de « regrettables » et estimant qu’ils étaient préjudiciable aux musulmans du pays.

« Jusqu’à présent nous ne savons pas exactement qui sont ces gens, mais ce qu’ils font est criminel et pas bon du tout », a assuré Abdulkarim Mohazu, secrétaire général de l’organisation musulmane Jama’atul Nasril Islam, en évoquant les attaques des talibans.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit pour sa part « inquiet » de la situation et a condamné « les pertes inutiles de vies ». L’Organisation de la conférence islamique a appelé au calme et rejeté la violence commise au nom de l’islam.

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