Plus de 150.000 employés municipaux étaient appelés à manifester à partir de lundi en Afrique du Sud pour obtenir de meilleurs salaires, selon des syndicats qui ont lancé un mot d’ordre de grève illimitée dans la première puissance économique d’Afrique.

Les syndicats d’employés municipaux Samwu (Syndicat sud-africain des employés municipaux) et Imatu (Syndicat indépendant des employés municipaux et de leurs alliés) ont prévu une série de manifestations dans différentes provinces du pays jusqu’à mercredi. Ils réclament 15% d’augmentation salariale.

"Nous sommes en grève jusqu’à ce que nous trouvions un accord" avec les autorités, a expliqué un responsable du Samwu, Dale Forbes.

Dans les centres villes de Pretoria et Johannesburg, des centaines de grévistes ont commencé à se rassembler lundi matin, selon la radio privée 702.

En raison de la grève des conducteurs de bus municipaux, écoliers et employés devaient se déplacer par leur propre moyen dans ces deux villes.

Récession

Cette grève intervient après l’élection, il y a deux mois, de Jacob Zuma à la présidence. Le chef du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir depuis 1994, a fait de la lutte contre la pauvreté une de ses priorités dans un pays où environ 40% de la population active est au chômage et 43% des habitants vit avec moins de deux dollars par jour.

Mais sa marge de manoeuvre est aujourd’hui étroite car l’Afrique du Sud est entrée depuis le début de l’année en récession, la première en dix-sept ans.

Ce dernier mouvement de grève dans les services municipaux débute quelques jours après plusieurs manifestations violentes dans des townships du pays, où des habitants ont protesté contre des services publics déficients.