Charles Taylor rejette les accusations de cannibalisme

L’ancien chef d’Etat du Libéria, Charles Taylor, a fermement démenti les accusations de « cannibalisme » lors de son procès à la Haye, où il est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant le tribunal Spécial pour la Sierra Leone.

Publié le 27 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

L’ex-président du Liberia Charles Taylor a déclaré lundi à son procès devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) à La Haye qu’il ne s’était "jamais" livré au cannibalisme au Liberia, et qu’il ne l’avait pas ordonné à ses troupes.

"C’est ignoble. Il faut être fou pour le croire", a déclaré Charles Taylor, 61 ans, qui témoigne depuis le 14 juillet à son procès pour crimes de guerre et contre l’humanité. "Ca donne envie de vomir, c’est ce que ça me fait", a-t-il ajouté.

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"Cela ne s’est jamais passé et je ne sais pas comment il peut dire que c’est possible", a-t-il dit à propos de la déposition d’un témoin de l’accusation qui avait raconté qu’il avait mangé de la chair humaine avec Charles Taylor lors d’une cérémonie de la société secrète Poro, dont l’accusé est aujourd’hui encore le chef.

"Je n’ai jamais ordonné à aucun combattant de manger qui que ce soit", a-t-il aussi affirmé, en précisant qu’il ne "contest(ait) pas qu’il y a(it) des cannibales dans certaines parties du Liberia".

Terroriser la population

Des témoins à charge avaient raconté que les combattants de son mouvement rebelle, le Front national patriotique du Liberia (NPFL), avaient l’habitude d’utiliser cette tactique pour inspirer la crainte aux civils.

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M. Taylor est jugé depuis janvier 2008 pour avoir dirigé en sous-main les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) qui ont ravagé la Sierra Leone de 1991 à 2001 afin de se procureur les ressources, notamment des diamants, de ce pays voisin du Liberia.

"C’est inimaginable qu’on puisse croire que le président du Liberia irait en Sierra Leone pour terroriser la population et s’emparer de ses richesses", a dit Charles Taylor, qui plaide non coupable, en rappelant que le Liberia possédait lui-même des gisements de minerais et de diamants.

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Charles Taylor, dont le mouvement rebelle NPFL avait envahi en 1989 le Liberia, déclenchant une guerre civile de 14 ans qui a fait 250.000 morts, avait été élu président en 1997.

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