Présidentielle : portraits de Sanha et Yala, les candidats du second tour

Les Bissau-Guinéens votent ce dimanche pour élire leur nouveau président. Pour le second tour, deux anciens chefs de l’Etat s’affrontent : Malam Bacaï Sanha et Kumba Yala. Portraits.

Publié le 26 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Malam Bacaï Sanha, 62 ans, et l’opposant Kumba Yala, 56 ans, s’affrontent dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau:

Malam Bacaï Sanha, 62 ans, est un vieux routier de la politique dont l’atout principal pour ce second tour est l’appartenance au puissant Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC, au pouvoir).

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Il était arrivé en tête, parmi huit autres prétendants au premier tour organisé le 28 juin, avec 39,59% des voix.

Il brigue à nouveau la présidence bissau-guinéenne après une défaite en 2000 face à Kumba Yala (72% des voix), à nouveau son adversaire dimanche.

Président intérimaire de juin 1999 à mai 2000, il avait été propulsé au pouvoir après la guerre civile déclenchée en 1998 qui avait abouti au départ du pouvoir du président Joao Bernardo Vieira, chassé par l’armée à la suite d’une mutinerie.

Malam Bacaï Sanha a été plusieurs fois ministre et a dirigé l’Assemblée nationale de 1994 à 1998.

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Ancien compagnon d’Amilcar Cabral, fondateur du PAIGC, M. Sanha est un beafada, une ethnie minoritaire représentant 7% de la population bissau-guinéenne.

Il est originaire de Quinara, une région au sud de la Guinée-Bissau où cet ancien combattant a lutté contre le Portugal lors de la guerre de libération ayant mené son pays, ex-colonie portugaise, vers l’indépendance en 1974.

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Grand et de forte corpulence, il est diplômé en sciences politiques de l’Université de Berlin, dans l’ex-République démocratique allemande.

Il est musulman, marié, et père d’un enfant.

L’opposant Kumba Yala, qui a dirigé la Guinée-Bissau entre 2000 et 2003, a symbolisé l’alternance politique par les urnes, mais a ensuite été très critiqué pour sa gestion avant d’être renversé par un coup d’Etat.

Véritable tribun, à l’aise dans les joutes oratoires, le dirigeant du Parti de la rénovation sociale (PRS), principale formation d’opposition, est arrivé deuxième au premier tour organisé le 28 juin avec 29,42%.

A 56 ans, cet ancien membre du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti unique) dont il a été exclu en 1991, se présente pour la quatrième fois à une élection présidentielle.

En 2000, Kumba Yala avait aisément remporté le scrutin face à Malam Bacaï Sanha.

Mais son "règne" a été terni par une mauvaise gestion des finances qui l’a éloigné de la communauté internationale. Il est renversé le 14 septembre 2003 par un coup d’Etat dirigé par le général Veressimo Seabra Correia.

Ce tribun déroute par son caractère imprévisible et des déclarations parfois fracassantes. "Il faut utiliser la violence constructive et démocratique pour sauver cette démocratie", a-t-il par exemple déclaré lors d’un récent meeting à Bissau.

Un des principaux atouts de cet orateur habile est notamment son appartenance à l’ethnie balante, une des principales en Guinée-Bissau.

Cet ancien professeur de philosophie, formé à l’université catholique de Lisbonne, est récemment passé de l’animisme à l’islam et séjourne régulièrement au Maroc.

Originaire de Bula dans la région de Cacheu (nord), il porte souvent un bonnet de laine rouge, symbole de sagesse chez les balante. Il est marié et père de cinq enfants.

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