La FIDH accuse le régime Kabila de « dérive autoritaire »
La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) accuse le régime de Joseph Kabila de graves violations des droits humains. Selon des victimes interrogées, les pratiques appliquées pour museler les opposants sont comparables à celles en vigueur sous le maréchal Mobutu Sese Seko.
Torture systématique, opposition muselée, justice malade : la Fédération internationale des droits de l’Homme a dénoncé vendredi la "dérive autoritaire" du régime de Joseph Kabila en République démocratique du Congo, qui rappelle les heures sombres du "mobutisme".
"La politique menée par le pouvoir en place depuis quelques mois est dénuée d’ambiguïté", explique la FIDH dans ce rapport sur la RDC intitulé "la dérive autoritaire du régime".
"Il s’agit -en violation de toutes les libertés fondamentales garanties par la Constitution et les instruments internationaux ratifiés par la RDC- de mettre au pas tous les contre-pouvoirs et plus généralement ceux qui osent encore dénoncer et/ou s’opposer aux dérives du régime, qu’ils soient parlementaires, magistrats, militants politiques, défenseurs des droits de l’Homme, journalistes, étudiants ou simple citoyen", estime-t-elle.
"Inquiétant parfum de Mobutisme"
"Les nombreuses comparaisons faites par les interlocuteurs de la FIDH entre les méthodes utilisées par le pouvoir en place pour faire taire les voix dissidentes et celles utilisées au temps du maréchal Mobutu font froid dans le dos", ajoute le rapport.
"Nous arrivons à une société muselée (. . . ) un parfum de mobutisme commence à refleurir à Kinshasa et nous en sommes très inquiets", a commenté lors d’une conférence de presse Benoît Van der Meershen, auteur du rapport et président de la fédération belge francophone des droits de l’Homme.
"On a l’impression d’être dans une société de barbouzes, pas dans un véritable Etat de droit", a-t-il ajouté.
"Police politique dotée des pleins pouvoirs"
Le rapport montre du doigt la "répression systématique" de la société civile et de la presse et dénonce en la matière une "police politique dotée des pleins pouvoirs".
Selon la FIDH, qui se base notamment sur les témoignages de victimes, "la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants (. . . ) continuent à être pratiqués à large échelle par les forces de sécurité".
"Au vu des conditions de détention en RDC, le simple fait d’être détenu constitue un traitement inhumain et dégradant", ajoute le document.
Quant à la justice, où la corruption est très répandue, "elle est malade et maltraitée" par un pouvoir exécutif "de plus en plus fort", a ajouté M. Van der Meershen.
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