L’entourage de Simone Gbagbo à nouveau mis en cause dans l’affaire Kieffer

Un major de l’armée ivoirienne a apporté un nouveau témoignage mercredi évoquant l’implication de membres de l’entourage de l’épouse du chef d’Etat ivoirien, Simone Gbagbo, dans la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en avril 2004 en Côte d’Ivoire.

Publié le 22 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Interviewé le 23 avril 2009 en Côte d’Ivoire par France 3, Alain Gossé, qui se présente comme un Major de l’armée ivoirienne, a estimé que la Première dame elle-même n’était "pas trop trop impliquée" mais "son cabinet oui! Sa garde rapprochée!".

Ce témoin, qui a quitté la Côte d’Ivoire depuis cette interview, diffusée mercredi, affirme avoir été de permanence à la présidence le 16 avril 2004 et avoir alors vu le journaliste Guy-André Kieffer.

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"Il était dans une petite cellule, c’est des endroits où on gardait souvent des individus suspects", a rapporté M. Gossé, qui devrait être prochainement entendu par les juges français enquêtant sur cette disparition.

"Bavure"

Selon lui, trois hommes – Seka Yapo Anselme, chargé de la sécurité de la Première dame, Patrice Baï, à l’époque chef de la sécurité de la présidence, et Jean-Tony Oulaï, soupçonné d’avoir dirigé le commando auteur de l’enlèvement et actuellement en détention provisoire en France – ont participé aux "interrogatoires" de M. Kieffer.

Ils l’auraient en particulier interrogé sur les enquêtes menées par le journaliste indépendant sur la filière cacao, principale richesse ivoirienne.

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A l’issue de ces interrogatoires, "ils sont venus avec quatre ou trois véhicules (. . . ) et sont partis" avec Guy-André Kieffer.

"De bouche à oreille, nous apprenons que ce monsieur (Kieffer) a été tiré par erreur. M. Oulaï voulait donner des sommations pour qu’il puisse avoir peur pour parler", a expliqué M. Gossé, évoquant une "bavure".

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"Etape déterminante de l’instruction"

Les juges d’instruction Patrick Ramaël et Nicolas Blot s’étaient déplacés en Côte d’Ivoire en avril où ils avaient pu interroger Mme Gbagbo, ainsi que le ministre d’Etat ivoirien chargé du Plan, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, souvent visé par M. Kieffer dans ses articles.

L’avocat du frère de M. Kieffer, Me Alexis Gublin, a salué dans ce nouveau témoignage "une étape déterminante de l’instruction" et s’est dit "particulièrement confiant sur la suite de l’enquête".

"Graves contradictions"

Me Rodrigue Dadjé, conseil de Simone Gbagbo, a de son côté souligné sur France 24 de "graves contradictions" entre ce témoignage et de précédents recueillis au cours de l’enquête. Selon lui, M. Gossé n’est qu’un "faux témoin" utilisé pour "empêcher la recherche de la vérité par les juges ivoiriens".

Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004 sur un parking d’Abidjan, alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo. Son corps n’a jamais été retrouvé.

M. Legré est le seul mis en examen dans ce dossier d’"enlèvement et séquestration en bande organisée" avec M. Oulaï.

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