La Haye réduit la taille de la région pétrolifère d’Abyei
Mettant fin au conflit soudanais sur la région pétrolifère d’Abyei, la Cour d’arbitrage de la Haye a décidé de réduire la taille de cette zone. Une décision acceptée par les deux parties.
L’ex-rébellion sudiste et le gouvernement de Khartoum ont déclaré mercredi accepter la décision de la Cour d’arbitrage de La Haye réduisant la taille de la région pétrolifère soudanaise d’Abyei, l’ONU jugeant pour sa part le différend réglé.
"Cette décision est définitive et contraignante pour les deux parties", a déclaré Mutrif Siddiq, sous-secrétaire aux Affaires étrangères et membre de haut rang du gouvernement soudanais.
Il s’agit d’un "bon compromis", a renchéri Abdelbagi Gailaini, ministre d’Etat pour les Affaires humanitaires, déclarant ne pas s’attendre à des violences.
"Si toutefois des violences se produisent, elles seront limitées à une zone restreinte et nous sommes prêts à les contenir", a-t-il ajouté.
"La décision de la cour permanente d’arbitrage est contraignante pour les deux parties: (l’ex-rébellion sudiste) du Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM) et le peuple de la région respecteront cette décision", a assuré le ministre soudanais des Affaires étrangères Deng Alor, qui est également un haut responsable du SPLM.
"De manière générale, la décision de la cour est acceptable et nous allons la mettre en oeuvre", a-t-il poursuivi.
Solution pacifique de compromis
Le représentant de l’ONU au Soudan Ashraf Qazi a déclaré que "les deux parties" étaient "convenues que cette question est désormais réglée".
"Cette décision démontre clairement que, y compris sur les questions (…) les plus difficiles, les parties peuvent trouver une solution pacifique", a-t-il dit. "J’appelle tous ceux qui sont concernés à coopérer pour mettre en oeuvre la décision conformément au plan que les différentes parties ont adopté lors de pourparlers récents", a-t-il ajouté.
La Cour permanente d’arbitrage de La Haye a réduit mercredi la taille de la région pétrolifère d’Abyei, convoitée par le gouvernement et l’ex-rébellion sudiste, en modifiant notamment les frontières la délimitant au nord et à l’est. Le gouvernement central aura, grâce à cette décision, le contrôle direct des régions nordiques, riches en pétrole, qui faisaient jusqu’ici partie de la zone d’Abyei.
Originaire de la région d’Abyei, M. Alor a déclaré que la tribu des Ngok Dinka, alliée des sudistes, avait certes perdu un peu de territoire mais qu’elle allait accepter le jugement.
De son côté, la tribu arabe des Messeria, qui avait espéré obtenir davantage de terres, a également déclaré qu’elle l’acceptait. "Nous espérions obtenir plus que ce qui nous a été donné", a commenté l’un de ses chefs, Bashtana Mohammed Salim. "Mais la décision a des aspects positifs et comme il s’agit d’une décision de justice, nous sommes tenus" de la respecter.
Fin de la menace contre la paix
Pour préserver le calme après la décision des juges de La Haye, des soldats de la paix supplémentaires avaient été déployés dans ce secteur à la limite entre le Nord musulman et le Sud majoritairement chrétien ou animiste.
En mai 2008, Abyei avait été rasée lors de heurts qui avaient fait une centaine de morts et obligé des milliers de personnes à fuir.
Ces violences avaient été considérées comme la menace la plus grave à l’accord de paix global (CPA) de 2005 entre le gouvernement soudanais et les anciens rebelles sudistes du SPLM, qui avait mis fin à une guerre civile de 20 ans, la plus longue d’Afrique.
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