Trois recours contre la victoire d’Abdelaziz
Trois opposants contestant la victoire du général putschiste Mohamed Ould Abdelaziz à l’élection présidentielle en Mauritanie ont déposé mardi des recours devant le Conseil constitutionnel, a-t-on appris à Nouakchott de source proche de cette institution.
Les trois candidats, qui dénoncent des "fraudes massives", sont: Ahmed Ould Daddah, chef du principal parti d’opposition, Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale et candidat du front anti-putsch ainsi qu’un ex-chef de la junte (2005-2007), le colonel Ely Ould Mohamed Vall.
Ils dénoncent une manipulation du fichier électoral, des usages de faux, l’utilisation frauduleuse de produits chimiques sur les bulletins ainsi que des votes d’étrangers, notamment du Sénégal voisin.
Les trois leaders devaient tenir une conférence de presse dans la soirée.
Un quatrième candidat, l’ancien diplomate Hamadi Ould Meimou, qui avait également dénoncé des fraudes, n’a pas déposé de recours.
"En tout cas, notre camp n’a pas fraudé"
Le Conseil constitutionnel dispose de huit jours pour se prononcer sur ces recours.
Le meneur du putsch et ex-chef de la junte, le général Ould Abdelaziz, 53 ans, a été élu dès le premier tour avec plus de 52% des voix.
Le nouveau président, lors de sa première conférence de presse dimanche soir, avait écarté toute fraude: "En tout cas, notre camp n’a pas fraudé. Il ne suffit pas de dire qu’il y a eu fraude, il faut apporter des preuves".
Et les observateurs de six organisations internationales, dont l’Union africaine et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), n’ont pas relevé de graves irrégularités le jour du scrutin.
"Insuffisances"
"Tout en se félicitant du déroulement satisfaisant des opérations de vote, elles exhortent les candidats à recourir aux voies légales en cas de contestation", indique un communiqué conjoint publié lundi à Nouakchott.
Elles pointent toutefois du doigt des "insuffisances", comme la "présence parfois envahissante des forces de l’ordre et la présence de militants de certains candidats".
La présidentielle du 18 juillet était censée mettre un terme à la grave crise née du putsch du 6 août 2008 ayant renversé le premier président démocratiquement élu du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi (élu en mars 2007), qui ne se représentait pas.
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