Kenya : les manifestations « risquent de détruire le pays », avertit le président Ruto

Des manifestations secouent le pays depuis le 13 juin, dirigées au départ contre un projet de budget prévoyant de nombreuses augmentations d’impôt. Le président Ruto l’a finalement retiré devant l’ampleur de la mobilisation.

Le président du Kenya, William Ruto à Nairobi, le 26 juin 2024. © Photo par SIMON MAINA / AFP

Le président du Kenya, William Ruto à Nairobi, le 26 juin 2024. © Photo par SIMON MAINA / AFP

Publié le 22 juillet 2024 Lecture : 1 minute.

Les manifestations antigouvernementales qui secouent le Kenya depuis plus d’un mois « risquent de détruire le pays », a lancé le président William Ruto, assurant « promettre que cela va s’arrêter ». Malgré l’annonce du retrait du projet de budget, des centaines de manifestants continuent de se rassembler à travers le pays pour demander le départ du président. De nouvelles manifestations sont prévues la semaine prochaine.

« Nous protégerons la vie, nous protégerons la propriété, nous arrêterons les pilleurs, nous arrêterons les tueurs, nous arrêterons le chaos, nous arrêterons l’anarchie parce que le Kenya est une démocratie et nous voulons une nation pacifique et stable. Et nos problèmes sont résolus par des moyens démocratiques », a martelé William Ruto. Confronté à la pire crise depuis son élection en 2022, il a également affirmé avoir déjà répondu aux demandes des manifestants, notamment en retirant le projet de budget et en proposant un dialogue national.

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Le 18 juillet, un tribunal avait suspendu jeudi l’interdiction des manifestations dans le centre de la capitale Nairobi, décrétée la veille par la police. Le 21, le chef de l’opposition Raila Odinga a déclaré que « justice doit être rendue avant toute discussion », évoquant au préalable notamment l’indemnisation pour les victimes des « violences policières ».

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Le gouvernement a été pris de court par les mobilisations, menées hors de tout cadre politique par des représentants de la « génération Z » (nés après 1997). Le 11 juillet, pour répondre à la contestation, le chef de l’État avait limogé la quasi-totalité du gouvernement. Le 19 juillet, il a dévoilé une liste, encore provisoire, de 11 ministres dont quatre ont retrouvé leurs anciens portefeuilles y compris ceux de l’Intérieur et de la Défense.

Le projet de budget a catalysé un mécontentement latent contre le président Ruto. Élu en août 2022 sur une promesse de défendre les plus modestes, il a ensuite accru la pression fiscale sur la population. La dette publique du Kenya s’élève à environ 10 000 milliards de shillings (71 milliards d’euros), soit environ 70 % du PIB.

(Avec AFP)

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